Ce matin, j’ai envie de faire quelque chose d’inhabituel. Je voudrais humblement vous inviter à m’accompagner dans une prière pour les fils et filles du Bénin. Je voudrais vous inviter ce matin, à prier pour tous les travailleurs, ces femmes et hommes qui se lèvent pour contribuer à leur façon au développement de notre cher et beau pays, le Bénin.
Vous me direz… quelle envie soudaine de prier pour les travailleurs béninois alors que nous ne sommes pas le premier Mai, Fête du Travail ?
Figurez-vous que ce matin, tôt, pendant que beaucoup d’entre nous tirions la couverture sur nous en cette période de fraîcheur due à l’harmattan, un mari, un père, un frère, un ami s’est réveillé avant 5 h du matin pour être à son poste de travail sur un chantier à 7 h du matin. Présent sur un chantier éloigné de Cotonou, il ne retrouvera sa famille et n’en profitera que le dimanche seulement.
Mais avant lui, ce matin, une épouse, une mère, une sœur, une amie s’est réveillée à 3 h du matin pour être à l’antenne et préparer le journal du matin. Un travail que beaucoup n’imaginent pas est ainsi effectué en amont avant que la télévision ou la radio n’émette ces informations dont nous sommes si friands.
Ce matin encore, un jeune diplômé sans emploi, a enfourché son Zemidjan à 6 h et sillonnera la ville en transportant ci et là diverses personnes se rendant à leur travail.
Quant à la vendeuse de bouillie et de beignets, devant laquelle beaucoup de travailleurs s’arrêtent le matin pour un rapide petit déjeuner, elle a dû se coucher très tard la veille car tout devait être fin prêt pour qu’elle soit sur son lieu de commerce avant 6 h.
Tous les matins, les Béninois, de toutes catégories sociales, se lèvent tôt, en laissant derrière eux leurs lits et leurs maisons, pour apporter leurs petites pierres à l’édifice qui se construit dans notre pays. Ça n’a rien d’inhabituel, me direz-vous : le cycle normal de la vie qui concerne toutes les personnes responsables. Se lever, aller travailler pour nourrir sa famille afin de s’assurer un minimum de statut social dans la vie.
Pourtant, spécifiquement ce matin, je voudrais que nous portions dans nos cœurs tous ces vaillants travailleurs, souvent même invisibles, afin de leur insuffler une dose de motivation et d’énergies positives pour qu’ils réussissent dans leurs missions.
Comme une maison qui se bâtit brique par brique, le développement de notre pays requiert de l’amour, de la persévérance mais surtout de la passion et un dévouement sans fin. Au-delà des salaires et des émoluments que perçoivent nos travailleurs, cette force vive de la nation, consciencieuse est la vraie richesse de notre pays.
Pour nos travailleurs qui ne sont souvent que des numéros matricules, pour ceux dont les conditions de travail méritent d’être améliorées, pour ceux qui maudissent la terre entière dès qu’il est l’heure d’aller travailler, je prie sincèrement pour vous ce matin.
Quand on sait qu’un salaire moyen au Bénin nourrit plus de six personnes, je prie pour que Dieu vous donne la force de travailler avec abnégation et courage pour continuer à soutenir vos familles. Je prie pour que vous soyez bénis, forts, motivés en offrant tous les jours un travail de qualité.
« Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur, et non pour des hommes ». Ce passage biblique, qu’on soit chrétien ou non, nous interpelle sur les motivations que chacun de nous devrait avoir; travailler et viser l’excellence dans tout ce que nous faisons…dans les petites et les grandes choses, visibles ou non.
Nous ne pouvons développer le Bénin avec de l’approximation, de la médiocrité ou du fatalisme. Malgré tout ce qui reste encore à faire, malgré parfois un contexte aberrant à nos propres yeux, je crois profondément en notre pays, en notre capacité individuelle et collective à impulser le changement. Ce changement tant attendu par nous, pour nous et pour nos enfants, mérite tous nos sacrifies. Croyons-y et mettons nous à la tâche.
Que Dieu garde et accorde la sagesse à nos travailleurs pour qu’ils soient ces maillons forts dans la construction de notre pays !.