Le Bénin dispose depuis 2020 d’une nouvelle réserve de biosphère reconnue par l’Unesco. Il s’agit de la Réserve de Biosphère de la Basse Vallée de l’Ouémé, avec une entrée dans le réseau des réserves de biosphère de MAB UNESCO Afrique et du monde. Cela fait suite à la décision, le 28 Octobre 2020, du Conseil International de coordination du « Programme sur l’Homme et la Biosphère ». Elle s’étale sur plus de 850 500 ha et intègre la flore naturelle locale, y compris les écosystèmes hydromorphes, les prairies, les marais, les forêts galeries et les mangroves, qui ajoutent tous de la valeur à la biodiversité naturelle du site. Dr Aristide Tehou, Point de Focal et Coordonnateur du Comité National MAB Unesco répond à trois questions.
D’où est partie l’idée de la création de la réserve de biosphère de la basse vallée de l’Ouémé ?
C’est une volonté des communes et ONGs qui interviennent dans la conservation des différents sites qui composent la réserve soutenu. Ils ont été soutenus par le comité national de MAB Unesco, le Centre National de Gestion des Réserves de Faune (Cenagref) et l’UICN Pays Bas. Cette volonté des populations riveraines avec déjà la méthode endogène de conservation soutenue par l’existence des forêts sacrées a été déterminante dans l’aboutissement de ce label.
Quelles sont les potentialités de la réserve ?
Les potentialités sont énormes. On retrouve dans la réserve de biosphère de la Basse Vallée de l’Ouémé beaucoup d’espèces menacées de disparition. C’est le cas du Lamantin d’Afrique, du Singe à ventre rouge, galago, potamochère, etc. la zone est caractérisée par une disponibilité permanente de l’eau du fleuve Ouémé, des lacs et lagunes. Au nombre des potentialités, nous avons aussi la cité lacustre de Ganvié. C’est une zone humide d’importance internationale avec le label des sites Ramsar et qui est navigable toute l’année.
C’est une zone fortement habitée. Faut-il dégager une partie de la population pour son aménagement ?
Non. Avec le zonage de Mab Unesco, son développement est très facile. L’Homme est intégré dans la conservation des écosystèmes qui habitent la diversité biologique. Le zonage est composé d’une aire centrale où l’Homme n’intervient pas, d’une zone tampon où certains aménagements sont autorisés mais sous contrôle du/des gestionnaires et enfin de l’aire de transition où le libre jeu humain est à 100% permis. En réalité, les réserves de biosphère se composent de trois zones interdépendantes visant à remplir trois fonctions liées, qui sont complémentaires et se renforcent mutuellement :
L’aire (les aires) centrale(s) comprend (comprennent) une zone strictement protégée qui contribue à la conservation des paysages, des écosystèmes, des espèces et de la variation génétique.
La zone tampon entoure ou jouxte l’aire (les aires) centrale(s) et est utilisée pour des activités compatibles avec des pratiques écologiquement viables susceptibles de renforcer la recherche, le suivi, la formation et l’éducation scientifiques.
L’aire de transition est la zone où les communautés encouragent des activités économiques et humaines durables des points de vue socioculturel et écologique.
Réalisée par Fulbert ADJIMEHOSSOU