Dans un rapport d’étude sur les impacts socioéconomiques de la Covid-19 au Bénin, réalisé par le Système des Nations Unies en collaboration avec les décideurs béninois et les Partenaires au développement, il a été révélé des menaces sur l’atteinte des Objectifs du développement du durable (Odd) au Bénin…
Le Bénin n’échappe pas aux conséquences résultant de la crise sanitaire du Covid-19. Si la pandémie est apparue à un moment où le pays commençait à bénéficier des gains de sa croissance économique, la crise sanitaire et les conséquences économiques y afférentes constituent une véritable menace pour les progrès réalisés par le Bénin dans la marche vers l’atteinte des Objectifs de développement durable, selon Aouale Mohamed Abchir, représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud). La pandémie de la Covid-19 a créé une récession économique historique avec des niveaux record de précarité et de chômage, ce qui provoque une crise humaine sans précédent qui frappe plus durement les personnes les plus vulnérables en mettant en cause la mise en œuvre de l’Agenda de développement 2030. La présente étude vise à aider, à agir de toute urgence afin d’atténuer les impacts socioéconomiques de cette pandémie et appuyer le gouvernement dans la prise de mesures meilleures. Elle s’inscrit alors dans la dynamique d’une évaluation approfondie et objective de la situation socio-économique nationale. Il a été donc question d’identifier les canaux de transmission et d’évaluer les impacts de la pandémie du coronavirus sur les plans économique, social et environnemental au Bénin en vue d’informer les politiques nationales, locales et prendre les mesures de réponses économiques et sociales du gouvernement et des partenaires à court, moyen et long termes. Notons que l’étude a été réalisée suivant une approche méthodologique combinant la revue documentaire et l’utilisation des données statistiques primaires et secondaires. Les conséquences de la crise mondiale et cette croissance potentiellement négative, ou modeste, affectent les finances publiques avec la baisse des recettes, la hausse des dépenses et de la dette, mais aussi la consommation privée et publique, l’investissement privé et public, le commerce extérieur, les revenus des ménages, les inégalités, l’incidence de la pauvreté, renforçant la vulnérabilité et l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au sein des populations. Sont aussi impactés, l’accès aux services sociaux de base, la santé, l’éducation, au niveau national ou local.
Face à la menace, des mesures prises…
Faut-il le préciser, plusieurs secteurs d’activités sont affectés par la crise sanitaire. Le ralentissement des activités ainsi que le déclin du taux de croissance sans oublier un effet dépressif important de la crise sur l’emploi semblent inévitables. Environ 360 000 à 620 000 personnes seraient touchées par la perte d’emploi en 2020. Les pertes d’emplois notamment, dans les secteurs des transports (18 %) et du tourisme-hôtellerie (20 %), du commerce (34 %) découlant du ralentissement temporaire des activités couplées à une reprise lente, auraient des répercussions sur les revenus des ménages et par conséquent sur la pauvreté, indique l’étude. Sur la base des résultats, les équipes techniques des Nations Unies ont revisité leur plan de travail en cohérence avec les orientations de la réponse socioéconomique du gouvernement mais aussi aux cinq priorités des Nations Unies pour un relèvement socioéconomique immédiat post-Covid. Il s’agit entre autres, de la protection des services et du système de santé pendant la crise, de la protection des populations par le renforcement de la protection sociale, de la protection des emplois, des Pme et des travailleurs et travailleuses du secteur informel et du renforcement de la cohésion sociale, sans oublier la résilience des populations, notamment des jeunes, des femmes et personnes en situation particulière de vulnérabilité.