Ce qui détruit le monde, c’est l’indifférence. Et dans ce contexte de Covid-19, elle prend le pas sur la vigilance qu’il faille avoir. Dans les rues, les masques tombent. Les Béninois ont envie de se débarrasser des cache nez pour mieux respirer, voire se faire connaître de tout le monde. Pourtant, les statistiques sont connues. Les chiffres inquiètent depuis le nouvel an. Mieux, ils sont surtout funestes ces jours-ci, non plus seulement pour les personnes âgées avec des commodités mais aussi pour les jeunes. « Le Bénin compte 6 nouveaux décès en 5 jours. Le tableau sanitaire indique 83 nouveaux cas confirmés, 5039 cas au total pour 62 décès au Bénin, à la date du 14 février 2021 », renseigne le Gouvernement. On devrait s’en inquiéter.
Hélas ! Tout se passe désormais comme si, par magie, les Béninois ont eu le don de l’immunité collective. Nous sommes bien à l’antipode des stress de mars 2020. On avait à peine eu deux décès que les pressions étaient au paroxysme, les uns réclamant la fermeture des écoles et les autres se trouvant, en attendant les masques chirurgicaux, des coupons pour se protéger. Pire, on devrait s’inquiéter aussi de ces dispositifs de lavage de mains qui ne méritent plus l’attention des usagers des boutiques, des entreprises et services publics. Il y en a même qui sont en pannes depuis des lustres sans que cela ne préoccupe quiconque. A certains endroits, c’est la foule qui règne, surtout autour d’aires de jeux et des étalages au marché.
Se ressaisir. C’est ce qu’il y a lieu de faire. On le sait, les pays africains aiment dormir sur leurs lauriers. Etre moins touché par une première vague de pandémie ne devrait pas être un trophée pour se croire épargné des prochains fouets. Il faut bien plus de mesures strictes, sans forcément placarder celles de 2020. Le contexte a changé, la réactivité des populations n’est plus la même. Les chocs économiques sont toujours là. C’est le moment d’agir avec promptitude et efficacité, en communiquant autrement. Et s’il le faut, passer à la fermeté dans l’intérêt de tous.