Plus les jours passent, plus l’on se rapproche de l’élection présidentielle du 11 avril prochain. Et malgré les récriminations d’une frange de l’opposition sur la question du parrainage des candidats, le processus électoral suit son cours. Ainsi, dans les états-majors des partis politiques reconnus par le ministère de l’intérieur, c’est le remue-ménage. Chacun d’eux se prépare pour prendre une part active à la campagne électorale à l’exception de certains partis de l’opposition dont on ignore encore les réelles intentions. Au nombre de ces partis politiques qui s’activent, on peut citer ceux de la mouvance présidentielle au nombre de cinq à savoir l’Union Progressiste (Up), le Bloc Républicain (Br), le Parti du renouveau démocratique (Prd), l’Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (Udbn), le Mouvement des élites engagés pour l’émancipation du Bénin (Moele-Benin) qui ont tous porté leur choix sur le duo Patrice Talon-Mariama Chabi Talata Zimé Yerima. Si au sein de la mouvance présidentielle, l’Up et le Br n’ont plus grand-chose à démontrer parce qu’ils sont les seuls à avoir des élus car, grands vainqueurs des législatives de 2019 et surtout des élections communales de 2020 avec respectivement 39,97% et 37,38% des suffrages exprimés, il n’en sera pas de même pour le Prd et l’Udbn qui n’ont recueilli respectivement que 5,49% et 2,17% selon les chiffres de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Pour Moele-Benin, la tâche s’annonce encore plus difficile étant donné que ce parti n’a jamais pris part à une élection organisée au Bénin. Personne ne sait donc ce qu’il vaut en matière de suffrages.
Le Prd, l’Udbn et Moele-Benin, le pari du taux de participation !
Au-delà des suffrages exprimés lors des élections communales passées, l’enjeu pour la présidentielle de 2021 sera le taux de participation. Et le Prd, l’Udbn et Moele-Benin auront à jouer chacun sa partition s’ils tiennent à être plus considérés au sein de la mouvance. En effet, c’est un secret de polichinelle que les élections législatives de 2019 comme les communales de 2020 ont connu un faible taux de participation. D’aucuns ont lié cela au désamour d’une frange des populations de la chose politique. D’autres estiment que cela est dû à ce que certains qualifient, même au sein de la mouvance présidentielle, d’élections non inclusives. Aujourd’hui que le Prd, l’Udbn et le Moele-Bénin soutiennent la candidature de Patrice Talon, la grande curiosité est, sans aucun doute, le taux de participation qui sera affiché pour la présidentielle d’avril prochain. Sur ce plan, un accroissement notamment dans les différents fiefs de ces partis sera une victoire. Il est donc clair que les ténors de ces partis ne baisseront pas les bras afin qu’il en soit ainsi. C’est pourquoi pour y arriver, le Prd aura à ratisser large dans ses fiefs naturels dans les 15ème, 19ème, 20ème et 21ème circonscriptions électorales sans oublier les autres circonscriptions électorales où le parti dispose désormais des coordinations très actives. En ce qui concerne l’Udbn, elle aura à démontrer sa force de frappe dans la 6ème circonscription électorale et plus précisément dans son fief de Godomey. Comme le Prd, ce parti dispose aussi de quelques coordinations dans plusieurs régions du pays. Quant à Moele-Benin, il aura fort à faire pour prouver au candidat Patrice Talon, spécifiquement dans ses bastions de Dassa, qu’il n’avait pas tort de compter sur lui. En définitive, même si les fiefs électoraux demeurent un atout pour convaincre des électeurs, il reste pour chaque parti politique de définir sa stratégie. D’ailleurs, de l’état-major du Prd, les informations les plus concordantes annoncent que le parti arc-en-ciel occupera bientôt le terrain dans tous ses fiefs et autres régions du pays. L’Udbn semble déjà sur le terrain comme Moele-Benin qui a mis sur pied le samedi 6 février dernier ses coordonnateurs départementaux de campagne. Dans tous les cas, les différentes initiatives de ces partis de la mouvance présidentielle, plutôt pour la plupart à l’écart de la gestion du pouvoir d’Etat ces dernières années, sont de bonne guerre pour porter à la victoire le duo Talon-Talata mais surtout lui démontrer que non seulement, ils ont leur place sur l’échiquier politique nationale mais méritent également d’être plus considérés.