Point de doute, Reckya MADOUGOU, intrépide et vaillante amazone, candidate de la formation politique « Les Démocrates » est devenue en quelques jours seulement, l’attraction de toute la classe politique béninoise. Au cœur de toutes les discussions et de nombreuses publications, notre compatriote, spécialiste de l’inclusion financière, a réussi à se faire une place dans le cœur de beaucoup de Béninois. Instinctivement, ils perçoivent en elle, l’emblème d’une colombe, messagère de Dieu, pour porter et incarner la lutte de libération d’un peuple meurtri et profondément marqué au fer chaud. On peut être en phase aujourd’hui avec Columelle, auteur de la locution proverbiale « à bon vin, point d’enseigne », que toute publicité est vaine pour un excellent produit, parce que sa qualité parle d’elle-même. Et de Reckya MADOUGOU, on peut en dire autant en observant depuis quelques jours, la maestria et la dextérité politique qu’elle déploie, en faisant douter le pouvoir de la Rupture au point de l’amener à soigner ses certitudes. Jeune et talentueuse prodige de notre pays, ses actions au service du développement de l’humanité, magnifient la bonne disposition d’esprit de ce précieux don de Dieu qu’elle est pour le Bénin, et dont les aspirations profondes ne sont rien d’autre que l’exaltation de l’être, la déification et la sacralisation de la solidarité agissante, de même que le respect de la dignité et de la personne humaine.
Depuis peu, tenaillés par la peur et écartelés par la furie d’un pouvoir trop rigide et cassant, les Béninois désarticulés par les rugosités d’un pouvoir atypique, hagards le jour et hantés la nuit dans leur immense majorité, presque transformés en loque humaine, ne savent plus véritablement à quel saint se vouer. Cette torpeur généralisée s’est accrue avec l’épisode de la répression sanglante des mouvements d’humeur de mai 2019, suite à l’organisation des élections législatives dans un contexte d’exclusion. Une répression qui s’est soldée par un bain de sang jamais observé dans un pays comme le Bénin qui, depuis l’historique Conférence des forces vives de la Nation de février 1990, avait semblé retrouver sa voie, celle du Renouveau démocratique où, le règne de l’arbitraire et du monolithisme politique est banni.
Voilà un peuple désormais impuissant face aux reculs des libertés démocratiques, à la réduction des espaces de liberté et de l’expression plurielle, réduit au silence et traqué par une puissance publique dans un contexte de réduction et d’amenuisement drastique du pouvoir d’achat. Une situation inédite où tout semble être à la solde du pouvoir, avec une soumission et une vassalisation absolue de toutes les institutions constitutionnelles au prince. Opposition, société civile et organisations syndicales vidées de leur serve vivifiante qui aux temps jadis, faisait la gloire d’une démocratie axée sur les fondements d’un consensus national à valeur constitutionnelle.
Mais hélas, les bonnes choses ne durent pas longtemps affirme l’adage. C’est avec beaucoup d’amertume et de pincement au cœur que, nous nous apercevons que, la route est encore longue, le chemin bien rocailleux, parsemé de ronces et d’épines avec souvent, beaucoup d’incertitudes qui planent au firmament.
Pouvons-nous rappeler à notre intelligence, les paroles prémonitoires de feu Professeur Albert TEVOEDJRE ? Dans son rapport général de la Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990, déclarait que le peuple du Bénin a vaincu la fatalité, et que s’ouvrait ainsi une nouvelle ère d’Espérance. Tout en étant convaincu que rien n’est acquis, il martelait très fort tout de même que : « le pouvoir ne peut plus être confisqué par quelques-uns pour l’écrasement des autres. Nous avons appris à nos dépens que tout pouvoir, livré à lui-même devient fou. » Très optimiste pour ce qu’il avait vécu, en même temps qu’il pouvait s’extasier, il avertissait aussi : « nous avons perdu du temps dans ce pays ; nous avons perdu beaucoup de temps. Mais nous venons de gagner un siècle, celui qui vient. Or ce siècle lui-même peut encore nous échapper si nous manquons de vigilance et d’audace. Car il serait tragique notre sort, le sort de tout ce peuple, de vouloir à l’histoire ajouter des chapitres, et n’être plus qu’un front qui se colle à des vitres.» Ces propos trouvent aujourd’hui, toute leur justification dans le Bénin d’aujourd’hui, entré depuis peu en des convulsions diverses où, la haine et la violence ont pris pied. Qu’on le veuille ou non, la pendaison de notre peuple est à nouveau programmée et la potence déjà bien dressée. Les géants endormis de l’injustice, se sont à nouveau réveillés de leur sommeil. Certains de nos législateurs ayant bouché leurs oreilles à tous les appels à la raison, ont volontairement logé dans les entrailles de nos lois, des mines anti personnelles, véritables et sophistiquées bombes à retardement, mais à fragmentation foudroyante et aux dégâts collatéraux assourdissants. Les bases de la stabilité socio-politique de notre Nation, sont ainsi malheureusement mises à rudes épreuves.
N’ayons pas peur de le dire, le Bénin a encore plus que besoin de se réconcilier avec lui-même. En clair, « l’heure de nous-même a encore sonné ». Cette maxime d’Aimé Césaire est dorénavant indispensable pour construire notre citoyenneté, notre identité, notre légitimité et notre force, pour un supplément d’humanisme et d’acceptation de l’autre. Nous avons trop espéré!
Et par une heureuse providence, c’est autour de notre compatriote Reckya MADOUGOU que les ingrédients de l’accomplissement de cette nouvelle ère d’espérance semblent se cristalliser. Personne ne l’a vue venir puisqu’elle a utilisé l’une des stratégies de guerre les plus redoutables : l’attaque par surprise. Elle redouble d’ardeur et sort le grand jeu et voilà l’édifice d’un pouvoir bâti depuis quelques années sur la ruse et la rage ébranlé dans ses fondements. Et même, les intempestives déclarations de presse des bébés siamois n’arrivent pas à arrêter la vague déferlante d’un irréversible tsunami. Et la messagère de l’espérance est impériale dans sa vocation : « nous ne nous laisserons pas faire. Nous ne nous laisserons pas privés d’une troisième élection.» Comprenne qui pourra !
De toute évidence, retenons simplement que : « l’être destiné à devenir grand, est caractérisé par la patience. Il est forgé par les épreuves, ses racines se fortifient dans le secret. Le silence le construit et il apprend dans l’humilité, souvent même dans l’humiliation. Mais quand vient son temps, il sort non pas comme un lionceau, mais comme une véritable lionne. »