« Je commence par remercier le Chef de l’Etat pour m’avoir nommé Président du comité ministériel d’audit interne du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique, une première en Afrique. Ma mission va consister à coordonner les travaux de ce comité qui comprend également une autre personnalité extérieure comme moi et qui a été nommée sur le même décret présidentiel, et qui comprend également différentes personnalités du Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique. Je suis également chargé de la veille, parce que le comité ministériel de maîtrise des risques fonctionne adéquatement. Ils sont en amont et nous sommes en aval du processus. Donc, nous allons pouvoir outiller l’organisation, identifier les risques et essayer de les maitriser. Au niveau du comité d’audit interne, nous allons veiller à ce que tout se passe conformément aux normes instituées et aux méthodes de bonne pratique qui est généralement reconnue.
Je mesure la difficulté de la tâche. Elle est immense et très vaste. C’est une mission républicaine, mais nous ferons l’effort d’être à la hauteur de la tâche en impliquant le cabinet du ministre, les directions centrales et techniques et tous les acteurs du ministère pour aller vers une meilleure performance au Misp.
L’audit n’est pas de la police. L’audit, c’est pour conseiller. Ce sont des examens approfondis qu’on fait et qui visent à déceler des fragilités pour recommander leur remédiation, à apporter des conseils pour le renforcement des systèmes, le relèvement des performances et de meilleurs résultats. C’est pour cela que nous utiliserons deux approches. Il y a l’approche de l’audit par les risques prescrits par la Fédération internationale des experts-comptables. Nous voulons aussi adapter au MISP, l’approche de l’audit par les atouts. Nous nous évertuerons à identifier les atouts que nous avons. Nous les accompagnerons dans leur consolidation, leur vulgarisation pour en faire initier une contagion de bonne pratique au Misp.
Je suis heureux de cette réforme. C’est l’ordre des experts-comptables qui, en 2016, avait déjà fait cette proposition, celle d’impliquer nos membres dans le contrôle de l’administration publique. Jusqu’à présent, ce contrôle a connu des limites aussi bien au niveau ministériel que national. Les organes de contrôle installés sont limités dans leurs performances. Nous avons suggéré que le Gouvernement s’appuie sur l’ordre des Experts-Comptables pour apporter un plus en termes de performance de ces organes de contrôle. Et nous sommes heureux de constater que le Gouvernement a accepté et a commencé d’abord par mettre en place les missions d’audit interne dans les agences qui relèvent de la présidence de la République. Cela a commencé comme une expérience pilote. Et c’est l’année dernière que l’extension a été faite pour la généralisation de la mesure au niveau des ministères. C’est heureux donc pour nous de constater cette implication, et partout où nous avons un partenariat public-privé, cela donne de meilleurs résultats quand c’est l’administration seule qui conduit les missions et les activités. C’est cette contribution que nous essayerons d’apporter et nous avons l’assurance que ça donnera de bons résultats.
Propos recueillis par Adrien TCHOMAKOU