« L’Afrique et ses tensions électorales dans le contexte de COVID-19 », tel est le titre d’une tribune de l’ancien président Boni Yayi publié sur sa page Facebook samedi 27 février 2021. Il pose un sujet. « Les processus électoraux de plus en plus non inclusifs, non équitables et non transparents constituent une source de préoccupations sur ce continent qui se veut celui des Peuples », présente-t-il. A travers son texte, Boni Yayi fait des propositions à l’Union africaine. Il demande à l’institution panafricaine de « proposer à nos chefs d’Etat et de Gouvernement des réformes en vue d’une convergence de nos constitutions et processus électoraux pour servir de normes et de références communes pour nos États ». Tribune.
“L’Afrique et ses tensions électorales dans le contexte de COVID-19
L’Afrique est à la croisée des chemins dans sa volonté de promouvoir ses valeurs communes et de faire de l’Union Africaine en 2063 un véritable bouclier pour les souverainetés des États membres. Au titre des défis à relever, figure la question cruciale de la gouvernance électorale sur notre continent pour la Paix, la Sécurité et le Pain. Les processus électoraux de plus en plus non inclusifs, non équitables et non transparents constituent une source de préoccupations sur ce continent qui se veut celui des Peuples. De l’Afrique Australe et Centrale en passant par les Grands Lacs et l’Afrique Occidentale, les conflits, anté et post électoraux ont causé deux fois plus de morts, de réfugiés, de prisonniers, d’exilés d’opinions et de dégâts matériels que le COVID-19 au cours des deux dernières années.
En ma qualité d’Ancien Président de l’Union Africaine, je voudrais respectueusement demander à cette Institution dont le Leadership doit être renforcé, de proposer à nos chefs d’Etat et de Gouvernement des réformes en vue d’une convergence de nos constitutions et processus électoraux pour servir de normes et de références communes pour nos États. La montée des conflits électoraux et le COVID19 ainsi que leurs impacts deviennent de plus en plus des défis à relever dans la marche de cette Afrique des Peuples vers l’émergence politique, démocratique, économique, sociale, sécuritaire et solidaire. Or cette émergence ne peut avoir lieu dans un contexte non démocratique et de violation répétées des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Un état de veille permanent, un dialogue politique franc et le consensus des Forces Vives au sein de nos nations, y compris nos Sociétés Civiles, ne peuvent que renforcer les acquis démocratiques et les progrès sociaux, économiques envisagés sur le continent au cours des 10 dernières années.
Le renforcement des mécanismes et instruments juridiques tels que le Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et ses différents protocoles additionnels ainsi que les normes internationales méritent d’être revisités en vue de cette réforme de convergence constitutionnelle et électorale contraignante pour mettre fin à la destruction de nos sociétés communes pour cause de gouvernance électorale.