Les forces politiques, sociales et économiques sont plus que jamais déterminées à œuvrer pour la restauration de la démocratie et de l’Etat de droit au Bénin. A la faveur d’une réunion ce dimanche, 28 février 2021 à Golden Tulip à Cotonou, le Groupe national de contact (Gnc) des forces politiques de l’opposition a procédé à l’installation d’un Cadre national de concertation. Une assise marquée par la présence de l’ancien Président de la République, Nicéphore Soglo…
Les forces politiques de l’opposition n’entendent pas se lasser de mener la lutte pour la préservation des acquis de la démocratie chèrement acquise. Et c’est à juste titre que la date historique du 28 février, marquant le 31ème anniversaire de l’ère démocratique au Bénin, a été choisie pour procéder à l’installation du Cadre national de concertation des forces politiques, sociales et économiques. Fortement mobilisées, elles se disent conscientes des “dérives dictatoriales du régime de la Rupture”. Dans son allocution, le président du comité d’organisation de la réunion d’installation, Rogatien Biaou, a fait savoir leur volonté, par patriotisme et devoir citoyen, de contribuer librement à l’animation de la vie sociopolitique du Bénin. Il déplore tout de même le fait que les gouvernants actuels plongent le pays dans une crise profonde qui hypothèque l’avenir des jeunes, fer de lance du développement et menace la paix et la cohésion sociale. A l’en croire, les forces politiques de l’opposition sont prêtes à braver tous les obstacles et difficultés pour libérer le peuple béninois des dérives du régime Talon, les lois scélérates, etc. Face à la souffrance du peuple et la menace qui plane sur le vivre-ensemble pacifique, la lutte devra désormais être menée autrement. Selon l’ancien ministre Rogatien Biaou, le Cadre de concertation entend apporter un éclairage différent, nouveau. Il faudra réussir contre vents et marées pour accomplir une mission utile pour le peuple, rassure-t-il. Organe suprême et plénier, le Cadre sera dirigé par un Comité permanent de 27 membres. ” La victoire est au bout de notre lutte. L’avenir est dans nos mains” a lancé Rogatien Biaou.
Procédant à l’ouverture des travaux, la présidente du Groupe national de contact, Amissétou Affo Djobo a lancé un message de soutien aux citoyens contraints à l’exil ainsi que ceux détenus arbitrairement pour leurs opinions ou appartenance politique. Selon la présidente du Gnc, le Bénin a basculé dans la dictature depuis avril 2016 et la situation interpelle tous les Béninois qui doivent se mobiliser pour la restauration de la démocratie. Tout en saluant la bravoure et l’engagement de tous ceux qui ont contribué à l’installation du Cadre national de concertation, elle a reconnu que la route a été longue et difficile. “Le devoir nous appelle…C’est à nous-mêmes de mener le combat et nous libérer” a-t-elle lancé aux fils et filles du Bénin.
Critiques acerbes contre le régime de la Rupture
Dans une communication sur l’évolution de la situation sociopolitique depuis 2016, Alexandre Hountondji a évoqué la nécessité de rétablir l’ordre constitutionnel pour préserver la paix au Bénin. Car, selon ce dernier, le pays vit une crise profonde provoquée par l’abus de pouvoir et le parjure. “Le pouvoir sème la terreur…emprisonne et contraint à l’exil” a dénoncé Alexandre Hountondji. Selon ses propos, le régime actuel se plaît dans une gouvernance caractérisée par la prédation des libertés, le pillage des ressources publiques, la destruction des entreprises privées et publiques, le mensonge d’Etat, l’infiltration des partis politiques, la manipulation des chiffres, la corruption au sommet de l’Etat.. Tout ceci, dans une dynamique d’exclusion des forces politiques opposées à sa gouvernance pour se maintenir au pouvoir, a-t-il poursuivi. Des institutions aux ordres au non-respect des décisions de justice, Alexandre Hountondji estime que les assises nationales apparaissent comme la seule issue pour sortir de la crise. Il craint que le Bénin ne bascule dans une aventure ambiguë.
L’ancien Président de la République, Nicéphore Soglo n’a pas manqué de dénoncer également un régime “dictatorial” qui s’est installé à la tête du pays. Pour lui, de la Françafrique, nous sommes passés à la “Mafia-Afrique” et le Bénin n’y échappe pas. Mais Nicéphore Soglo se veut rassurant quant à l’issue de la lutte. “N’ayez pas peur… Il sait ce qui l’attend, c’est pour cela qu’il a peur. N’ayez pas peur” a lancé Nicéphore Soglo aux forces politiques de l’opposition.