Des messages qu’il aurait reçus mais qui ne lui seraient pas destinés en réalité en décembre 2018 ont été l’objet de la sortie médiatique de Modeste Kérékou, vendredi 5 mars dernier. Le ministre des Petites et moyennes entreprises révèle des échanges WhatsApp avec un profil affichant la photo de la candidate recalée à la présidentielle d’avril 2021 aujourd’hui répondant devant la justice de faits visant à saper le processus électoral en cours. Captures d’écran à l’appui, il exhibe une conversation des plus complotistes entre cette ancienne ministre de la Justice et son interlocuteur qui se retrouve malencontreusement être lui en personne.
« Le 23 décembre 2018, aux environs de 2 h du matin, je reçois des messages Whatsapp d’un profil qui affiche le numéro togolais +228 93 39 33 39 avec la photo de dame Réckya Madougou. Surpris par la teneur des messages, j’ai tout de suite pris conscience de leur gravité et ai aussitôt fait une capture d’écran avant de répondre à l’expéditeur que je n’ai rien compris et de lui demander à qui j’avais à faire. C’est alors qu’avec empressement mon interlocuteur de l’autre côté a supprimé les messages. Je n’étais certainement pas la personne à qui elle adressait lesdits messages. Ensuite la photo de dame
Madougou a été retirée du profil pour être remplacée par une photo montrant des panthères. Là également j’ai fait une capture d’écran. Ces messages et ces images, vous pouvez les voir s’afficher à l’écran ». Ainsi après l’interpellation de la candidate recalée à la présidentielle d’avril 2021 pour défaut de parrainage, Modeste Tihounté Kérékou s’est invité dans le débat qui, selon ses dires, agite l’actualité, pour partager avec l’opinion des informations dont il dit avoir connaissance et qui, au moment où il les recevait, l’ont laissé perplexe.
Captures d’écran à l’appui, le ministre des Petites et moyennes Entreprises montre une conversation des plus complotistes contre le chef de l’Etat béninois qui énerverait certains de ses pairs de la sous-région prêts à créer le chaos au Bénin et le dégager du pouvoir par tous les moyens.
Accusant Réckya Madougou d’être un des pions à la solde de tous les intérêts sauf ceux du Bénin et usant de pratiques peu orthodoxes pour parvenir à ses fins, il retrace l’historique des évènements ayant marqué le pays depuis la date du 23 décembre 2018 pour en conclure à des manœuvres qui ont fini par éprouver la paix dans son pays. Les élections législatives avec leur lot de boycott du scrutin par les partis de l’Opposition et les violences qui l’ont émaillé. Les échanges entre la candidate recalée à la prochaine présidentielle et son destinataire qui n’est réellement pas le vrai, évoquent des noms de chefs d’Etat de la sous-région que cette dernière trouve partants pour mener des offensives collectives contre Patrice Talon en disgrâce à leurs yeux. Ostracisé, le chef de l’Etat n’aurait qu’à voir toutes ces manœuvres créer le chaos dans son pays.
Chaos
S’il en avait informé le chef de l’Etat qui n’y a taillé aucune importance à l’époque, au regard des derniers développements de l’actualité, il n’entend point continuer à se murer dans le silence, se réclamant être un témoin vivant et détenant des preuves irréfutables que dame Madougou serait malintentionnée et conspirerait depuis bien longtemps contre son propre pays.
Selon toute vraisemblance, la date du 23 décembre 2018 est voisine de celle de la tenue d’une rencontre de la Cedeao à Abuja et le président Patrice Talon n’y était pas, analyse le ministre qui n’admet pas que des compatriotes, se prévalant de relations particulières avec des milieux politiques étrangers ou quelque autre réseau, utilisent le processus démocratique béninois à des fins aussi sordides.
Un sentiment qui vient attester, selon ses dires, de la pertinence des réformes politiques opérées, notamment celle de l’institution du parrainage qui permet aux élus d’apprécier, non seulement l’ancrage politique mais aussi la moralité des aspirants à la magistrature suprême au Bénin.
Et de conclure que son téléphone reste disponible pour toute expertise qu’il plairait à la justice béninoise d’ordonner aux fins d’authentifier les messages.