Reckya Madougou, candidate disqualifiée à la présidentielle du 11 avril prochain séjourne depuis la soirée du vendredi 5 mars dernier à la prison civile d’Akpro-Missérété. Elle a été incarcérée avec trois co-accusés à savoir les nommés Georges Sacca, Ibrahim Mama Touré, colonel de l’ex-gendarmerie à la retraite et un jeune policier. Reckya Madougou est poursuivie pour les faits de financement du terrorisme.
Georges Sacca et Ibrahim Mama Touré sont inculpés pour les infractions présumées d’association de malfaiteurs et terrorisme. Le flic, quant à lui, est poursuivi pour les faits d’abus de fonction. Il est reproché au policier prénommé Gbassiré d’avoir fourni des renseignements aux mis en cause dans le but de faciliter l’opération. Les quatre inculpés sont écroués après leur présentation au Parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Ils ont été auditionnés par le procureur spécial près la Criet, Mario Mètonou et ses substituts.
Ces derniers ont requis de placer sous mandat de dépôt l’ex-ministre chargée de la Justice et ses co-accusés. Le Parquet spécial de la Criet renvoie le dossier en instruction. Les prévenus ont été ensuite déférés devant la commission d’instruction de la Criet qui les a entendus sur les faits mis à la charge de chacun d’eux. Le collège de magistrats instructeurs a confirmé la décision de les placer en détention préventive. Vient ensuite l’étape fatidique de la procédure, celle de l’audition de Reckiya Madougou et de ses co-accusés par la chambre des Libertés et de la Détention de la Criet. Celle-ci a maintenu le mandat de dépôt décerné contre chacun des inculpés. Les quatre mis en cause ont été conduits en prison en attendant la suite de la procédure qui les fixera sur leur sort.
Il faut rappeler que Reckya Madougou a été interpellée à Porto-Novo, en début de soirée du mercredi 3 mars dernier, par la Police républicaine, sur le chemin de retour à Cotonou, après la tenue d’une conférence publique de l’opposition à laquelle elle a participé. Elle a été gardée à vue dans les locaux de la Brigade économique et financière (Bef) abritant également la Brigade criminelle. Le procureur spécial près la Criet est ensuite monté au créneau jeudi 4 mars dernier, soit le lendemain, pour donner les raisons de l’interpellation de la candidate disqualifiée à la présidentielle du11 avril prochain pour défaut de parrainage.
Mario Mètonou a révélé que Reckya Madougou a été interpellée parce qu’elle avait été gravement mise en cause dans une procédure d’enquête judiciaire ouverte le vendredi 26 février dernier et impliquant les nommés Ibrahim Mama Touré, colonel de l’ex-gendarmerie à la retraite et Georges Sacca. Laquelle enquête est relative à un plan d’assassinat de certaines personnalités de Parakou qui aurait été concocté par les mis en cause dans le dessein de perturber le processus électoral en cours. Reckya Madougou serait le bras financier de ce projet de déstabilisation du Bénin désormais étouffé dans l’œuf.