Femmes, amazones d’hier, combattantes d’aujourd’hui, mères pour toujours…
Ce jour, 08 mars 2021, le Bénin, à l’instar des autres pays du monde, consacre une attention particulière aux femmes. En marge des activités officielles de l’édition 2021 de la JIF, je me joins aux Nations-Unies pour reconnaître et saluer le leadership inné dont Dieu a pourvu les femmes. Cela est inexplicable ! Mais même les théories les plus pessimistes reconnaissent qu’aux moments les plus désespérées, les femmes ont toujours choisi de ne pas abandonner, de ne pas fuir et surtout, de ne pas baisser les bras. La détermination dont elles ont fait preuve depuis plusieurs mois que le monde ploie sous la loi de la covid-19 est l’illustration parfaite de ce que nous savons tous et qui justifie d’ailleurs le thème retenu par l’Organisation des Nations-Unies cette année : « Leadership féminin : pour un futur égalitaire dans le monde de la covid-19 ».
Intrépides amazones aux temps des luttes contre le colonialisme au Dahomey, combattantes déterminées des temps modernes, influenceuses d’aujourd’hui, mères pour toujours, leur degré de bravoure reste exceptionnel. L’histoire enseigne qu’au moment où, au nom d’une quête inexplicable d’hégémonie, les colons ont pris d’assaut nos royaumes, elles ont décidé au même titre que les hommes de soulever machettes, coupe-coupe et poings pour défendre ce qui leur est cher, c’est-à-dire leurs terres, leurs enfants, leurs maris. Dans les cercles les plus phallocratiques, quand les passions et le pouvoir dominent la raison, elles deviennent la solution à l’image de Tassi Hangbé, la grande régente du royaume d’Abomey. Ces exemples montrent qu’au Bénin, le combat pour l’égalité et l’équité homme et femme a fait du chemin. Nous devons juste en prendre conscience.
D’ailleurs, dans quelles luttes, dans quels domaines les femmes sont-elles absentes aujourd’hui ? chefs de partis ? elles le sont depuis bien longtemps. C’est le moment de rendre un hommage mérité à Madame Rosine Vieyra Soglo pour cette flamme qu’elle a portée contre vents et marrées. Elle est aujourd’hui un exemple que suivent avec abnégation d’autres femmes qui créent et dirigent d’une main de fer leur parti politique. Je pense à ces femmes qui sont aujourd’hui persécutées, privées de libertés, répudiées, séparées de leur famille ou subissent les pires souffrances du fait de leur opinion ou leur combat. Si de Rosa Parks s’était levée ce jour-là dans le bus, tous ces bouleversements en faveur de la libération des noirs n’auraient pas eu lieu. Et vous, vous êtes pour moi, Samuel Olukayodé BATCHO, les pionnières d’un mouvement bien plus grand.
En dehors de ces leaders, je pense à ces femmes qui, assises sous leurs hangars dans les marchés ou au bord de nos ruelles, nous servent si modestement le piment, la tomate, le gari etc. A toutes celles qui passent de maison en maison, marchandise sur la tête, parfois bébé à califourchon sur le dos, je reconnais votre contribution au niveau micro, dans la formation et l’éducation de l’idéal que vise notre patrie commune. La pandémie de covid-19 a démontré que vous demeurez un maillon incontournable non seulement dans vos foyers, mais pour l’économie béninoise car lorsque vos époux, vos frères et pères que nous sommes ne pouvions plus travailler parce qu’exerçant dans des domaines jugés à risque, vous avez pris héroïquement le relai comme à votre habitude. Grâce à cela, les calamités prédites par les plus grands économistes du monde pour l’Afrique dont fait partie le Bénin n’ont pas eu lieu. Si je vais énumérer toutes les bonnes œuvres que vous accomplissez pour nous, vos bien-aimés et pour le développement de cette Nation, je n’en finirai pas.
Cela dit, je reconnais qu’à bien des égards, vous êtes privées de beaucoup de choses et que dans bien de logiques, les textes et lois qui imposent que hommes et femmes sont égaux en droits ne sont pas toujours respectées. En cela, je pense et je dis que tant qu’il y a à faire, rien n’est fait. Mais pour l’instant, je vous souhaite une très belle fête de la journée internationale de la Femme.