L’Office national du bois (Onab) a organisé à l’intention des Directeurs départementaux de la police républicaine, des présidents et procureurs des tribunaux de Djougou, d’Abomey, de Pobè et d’Allada, une semaine d’immersion dans les forêts classées sous sa gestion. Le jeudi 04 mars dernier, ils ont visité à cet effet les ilots forestiers de Zalimey, secteur de Massi, dans la forêt classée de la Lama, Commune de Zogbodomey où ils ont reçu de nouvelles connaissances.
Faire toucher du doigt les difficultés auxquelles sont confrontés les agents des eaux, forêts et chasse de l’Office national du bois (Onab) dans la protection des forêts classées sous leur gestion. C’est l’objectif poursuivi par l’Onab en initiant chaque année cette randonnée en faveur des acteurs de la justice et de la sécurité publique. A en croire le Directeur général de l’Onab, Daouda Takpara, l’initiative de faire connaître les forêts aux magistrats et aux policiers républicains découle du constat selon lequel, le commun des mortels n’a pas mis la forêt à la place qu’il faut. “D’une manière générale, les gens massacrent l’arbre sans que personne ne les interpelle alors que si vous vous mettez à maltraiter un enfant tout le monde se dresse contre vous”, fait remarquer le Dg/Onab. Autrement dit, beaucoup ne savent pas que l’arbre à la même considération qu’un être humain. C’est cette perception que l’Onab a voulu corriger en commençant par les hommes de droits. Ce séminaire de quatre jours leur a alors permis d’appréhender toute l’importance que revêt un arbre, l’implication des riverains dans la gestion et les moyens qu’il utilise pour assurer la pérennisation et la protection de la faune. Ceci, pour mieux apprécier les infractions relatives à la destruction de la forêt qui sont déférées devant leur cour. Dans son exposé relatif à l’historique de l’office, le capitaine Ibrahim Djakarou, chef unité gestion de la Lama, a retracé les grandes étapes qui ont marqué la vie de l’Onab. De 1946 à ce jour, l’office a connu des mutations en commençant par la mise en place des premières plantations en 1950, puis le départ des colons en 1969 avec le transfert des compétences aux locaux et la création de la Cénafor. En décembre 1983 l’Onab est né sur les cendres de la Cénafor pour prendre la relève. Un an plus tard, l’office s’est doté d’un schéma directeur qui l’a permis d’intensifier le reboisement grâce à la coopération allemande. En 1996, l’Onab a opté pour une gestion participative des forêts en réorganisant les riverains en Cogépaf. Ainsi, ils se sentent désormais impliquer en participant à toutes les activités sylvicoles de l’office. En contrepartie, 15000 habitants répartis dans 70 villages vivent des retombées des forêts de la Lama. Le Directeur technique de l’office, Gauthier Ayélo a, pour sa part, mis l’accent sur les dispositifs sécuritaires mis en place pour la surveillance des forêts qui s’étendent sur plus de 14 mille hectares composées des zones de recasement, de plantation et de production des essences forestières. Après les exposés, une visite guidée de la forêt leur a permis de comprendre le processus d’exploitation du bois. Satisfaits, Rogatien Glagladji, et Justin Agassoussi Dossa, respectivement président et procureur du tribunal de Pobè ont pris l’engagement d’apporter leur accompagnement à ce qui se fait en réprimant, lorsque c’est nécessaire, les infractions commises et dans le règlement transactionnel “puisque la sanction, à elle seule, ne permet pas toujours de résoudre tous les problèmes” a laissé entendre Rogratien Glagladji.