La campagne de commercialisation 2020-2021 des noix de cajou a officiellement démarré ce jeudi 11 mars et s’étend jusqu’au 31 octobre prochain. Elle a été conjointement lancée hier à Kétou par la ministre de l’Industrie et du Commerce, Shadiya Assouman et son collègue en charge de l’Agriculture, Gaston Dossouhoui en présence de tous les acteurs de la filière.
300 F Cfa le kilogramme. C’est le prix plancher d’achat des noix de cajou aux producteurs au titre de la campagne de commercialisation 2020-2021 ouverte ce jeudi 11 mars et qui s’étend jusqu’au 31 octobre prochain. Selon la ministre de l’Industrie et du Commerce, Shadiya Assouman qui a officiellement procédé à Kétou au lancement de cette campagne en présence de son collègue en charge de l’Agriculture, Gaston Dossouhoui, ce prix d’achat de 300 F Cfa est conforme à la décision du Conseil des ministres en sa séance du 3 mars dernier. Elle a saisi l’occasion pour faire avec l’ensemble des acteurs de la filière le bilan de la campagne écoulée et prendre des engagements pour un développement du secteur et partant, de l’économie du Bénin.
Selon elle, pour la campagne de commercialisation 2019-2020, le Bénin a produit 170 000 tonnes sans compter les sorties frauduleuses des noix par les frontières terrestres. 14 242,084 tonnes de cette production ont été vendues par le système de vente groupée. Le Conseil national des exportateurs de cajou (Conec) a enregistré 70 sociétés ayant exprimé une intention d’exportation de noix de cajou brute du Bénin au cours de la campagne passée. Ainsi, 137 205 tonnes de noix de cajou brutes ont été pesées au niveau des ponts bascules, a souligné la ministre de l’Industrie et du Commerce. En ce qui concerne la transformation, l’autorité ministérielle fait remarquer que seulement 11 045 tonnes soit 6,49 % de noix de cajou ont été transformées. Ce faible taux est dû, à l’en croire, à la suspension de certains contrats en cette période de Covid-19. Shadiya Assouman rappelle également les prix pratiqués au cours de la dernière campagne. Au début de la campagne, les noix ont été cédées à 100 F Cfa le kilogramme. Entre le 11 et le 24 avril 2020, le prix a connu une hausse allant jusqu’à 245 F Cfa/kg puis à 407,5 F Cfa/kg. Mais en dépit de cette performance, les acteurs ont été confrontés à plusieurs difficultés au cours de la campagne de commercialisation écoulée.
Objectif : 300 mille tonnes
La ministre cite entre autres, la non réalisation de l’étude de structuration des coûts pour faciliter la fixation du prix plancher ; les difficultés d’accès aux financements ; la pandémie de la Covid-19 qui a entrainé la revue à la baisse, voire la suspension de certains contrats de vente d’amandes à l’extérieur et la sortie frauduleuse des noix de cajou par les frontières terrestres. L’autorité ajoute à ces problèmes le non-respect des engagements par rapport aux quantités et au mécanisme d’approvisionnement des usines en noix brutes ; le non-aboutissement du processus pour la rétrocession d’une partie des prélèvements pour mieux financer les activités de la campagne et la baisse de la qualité des noix brutes de cajou. Shadiya Assouman a exhorté les acteurs à plus de rigueur et de sérieux dans la mise en œuvre des différentes décisions prises de commun accord et qui vont dans le sens de mieux réussir cette campagne et celles à venir. Elle rassure que le gouvernement a pris les dispositions nécessaires pour la réussite de cette campagne notamment la prise des mesures pour interdire les exportations par voies terrestres et l’implication de la Police républicaine pour veiller au respect de cette mesure et des textes en vigueur.
Le ministre en charge de l’Agriculture a abondé dans le même sens. Gaston Dossouhoui a invité les acteurs, notamment les producteurs, les commerçants et les transformateurs à redoubler d’effort pour accroître en quantité et en qualité le rendement. Car, selon lui, l’ambition de l’Etat est de faire passer la production qui est de 170 mille tonnes aujourd’hui à 300 mille tonnes d’ici trois ans. Gaston Dossouhoui a insisté sur certains levier sur lesquels l’Etat et les différents acteurs doivent agir pour l’atteinte des objectifs.
Le président de l’Interprofession de la filière anacarde (Ifa), Edouard Assogba a félicité le gouvernement pour ses efforts depuis 2016 en faveur du secteur avec des acquis importants augurant d’un lendemain meilleur.
Le préfet du Plateau, Valère Sètonnougbo et le représentant du maire de Kétou, Vincent Odoun-Ewou, se sont réjouis, chacun, du choix porté sur Kétou, seule commune productrice de l’anacarde dans le département, pour abriter la cérémonie . Ils promettent de travailler avec les acteurs au niveau de la commune à l’amélioration de la production à travers l’augmentation des plantations et des terres à mettre en valeur.