Passionnée de sport particulièrement de la boxe arabe, Pauline Sounouvou fait partie de ces femmes qui pratiquent des sports à connotation masculine. Du roller à la boxe arabe en passant par le kickboxing et le judo, la technicienne agronome de formation allie courage et détermination pour concilier vie professionnelle et carrière sportive. Sélectionnée pour représenter le Bénin dans la catégorie amateur au prochain Grand Prix de boxe arabe à Moscou, elle nous parle dans cette interview de son parcours et de ses préparatifs pour ce rendez-vous international.
2018: La dernière ligne droite des Ecureuils avant le rendez-vous avec les Etalons
Il est rare de trouver des femmes pratiquer des sports dédiés aux hommes encore moins la boxe arabe. Comment avez-vous débuté votre carrière dans cette discipline ?
C’est la volonté de faire du sport qui m’a amenée vers cette discipline. J’ai débuté avec le kickboxing en 2013 alors que j’étais pratiquante du roller sports. En réalité, au retour d’un entraînement de roller sports, deux de mes amies et moi sommes renseignées sur le kickboxing qui se pratiquait sur le campus d’Abomey-Calavi. Nous avons donc démarré les séances d’entraînement après notre inscription. Mais, ces dernières ont abandonné quelques années plus tard. J’ai poursuivi seule l’aventure avec le coach jusqu’à découvrir la boxe arabe en 2015. Je m’entraîne régulièrement et participe également aux compétitions nationales et sous-régionales.
Vos amies ont abandonné certainement à cause des difficultés, mais pourquoi avoir continué avec cette discipline qui n’est pratiquée que par les hommes ?
Je dirai que mon amour pour la chose sportive en est pour beaucoup. Je suis née dans le sport. C’est inné en moi, je ne l’ai pas acquis. J’estime qu’autant l’homme pratique la boxe arabe, autant la femme aussi peut s’y essayer.
Comment vos parents prennent-ils votre attachement à ces genres de disciplines ?
Mes parents sont mes premiers soutiens. Je les en remercie beaucoup car ils m’ont portée depuis l’école primaire jusqu’à l’université. D’abord, mon papa m’a donné le goût du sport en m’y habituant très tôt. Il m’amenait au sport depuis mon enfance et cela a beaucoup contribué à ma formation. Ma mère, elle ne m’a jamais interdit de porter le maillot. Elle m’encourage d’ailleurs pour mon choix de faire du sport.
Six années de pratique de la boxe arabe. Parlez-nous de votre parcours.
J’ai fait quelques combats en Afrique surtout au Nigeria. J’ai gagné 9 combats sur 10. Je pense que je donnerai le meilleur de moi-même en Russie pour revenir avec des ceintures.
Vous êtes technicienne agronome sur une ferme à Agbangnizoun. Comment arrivez-vous à concilier vie professionnelle et carrière sportive ?
Ce n’est pas facile mais je me bats pour m’adapter. D’abord, c’est compliqué de faire les navettes entre Cotonou et Agbangnizoun. En tant qu’agronome sur une ferme à Agbangnizoun, il faut faire des allers-retours chaque week-end afin de m’entraîner avec mon coach. Tout ceci exige beaucoup de moyens.
Le Bénin sera représenté grâce à vous dans la catégorie amateur au grand prix de boxe arabe en Russie. Comment vous préparez-vous ?
Je me prépare activement et je peux vous dire que je suis prête à défendre valablement les couleurs nationales. Je n’ai pas peur; je pense qu’avec le coach nous allons atteindre notre objectif en revenant avec des ceintures.