Dans ces mêmes colonnes, il a été question récemment de l’attitude à adopter face au vaccin. Sujet clivant s’il en est, car en Afrique plus qu’ailleurs le vaccin anti-Covid est appréhendé avec de longues pincettes. Disons que le doute l’emporte et l’on préfère sur le continent se passer de ce précieux vaccin plutôt que de servir de ”cobaye” alors même que le vaccin, dans sa conception, a subi les phases expérimentales en dépit de l’urgence.
Il semble pourtant que la tendance dominante reste au doute, sous réserve d’un sondage formel. De fait, la toile laisse croire que le vaccin, aussi précieux soit-il, n’est pas le bienvenu. Et, alors qu’il est apparu nécessaire d’encourager à aller au vaccin, que l’initiative Covax porte vers nous, l’un des vaccins défraie la chronique et soulève de vives craintes. Aussi, faut-il approfondir la réflexion à ce sujet. De deux choses l’une: soit on croit en la science auquel cas on admet qu’elle ne puisse progresser sans casser des œufs, comme l’on dit pour faire une omelette, soit on se fie à son instinct auquel cas l’on continue à entretenir la défiance nourrie à l’endroit du vaccin.
Sans perdre de vue que les molécules qui donnent pleine satisfaction à l’humanité aujourd’hui, ne le sont pas sans des sacrifices consentis à un moment donné, y compris en pertes en vie humaine. Rome ne s’est pas faite en un jour. Aussi, le vaccin contre le coronavirus ne se fera pas sans anicroche, à l’instar des autres vaccins qui ont abouti après des hauts et des bas, après des réussites et des échecs. Au péril de sacrifices humains. Voudrions-nous bénéficier des avantages du vaccin anti-Covid sans en payer le prix, à savoir des dommages collatéraux ? L’histoire de la science enseigne que cela ne saurait être possible, car cela reviendrait à mener une guerre sans envisager l’hypothèse de dommages. A la guerre comme à la guerre…