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Développement et rentabilité de la filière apicole au Bénin : le FNRSIT fédère les acteurs pour satisfaire le marché national et international

Publié le mardi 16 mars 2021  |  Educ'Action
Le
© Autre presse par dr
Le miel
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Le miel béninois a de la valeur qu’il est temps de révéler. Cela, le Fonds National de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique (FNRSIT) l’a compris et s’engage désormais à mener la lutte avec les acteurs de la filière apicole.

C’est la raison de l’organisation de l’atelier de cadrage méthodologique du projet APIMA de concert avec les acteurs de la filière apicole du Bénin. Ainsi, à l’initiative du Fonds, la ruchée béninoise s’est réunie, le mercredi 10 mars 2021, au Royal Space hôtel d’Abomey-Calavi pour harmoniser les connaissances, compétences et initiatives, puis définir les actions à mener pour la migration du Bénin vers une Apiculture de Marché (APIMA).

A l’image d’une ruche d’abeilles, chercheurs, apiculteurs et promoteurs d’entreprises apicoles ont décidé de fédérer leurs efforts pour concevoir un nouveau nectar : un miel de qualité capable d’intégrer et de conquérir les marchés internationaux, puis de contribuer au développement économique du Bénin.
En effet, depuis l’an 2018, l’Union européenne a demandé au Bénin de livrer annuellement deux cent mille (200.000) tonnes de miel sur son marché. Depuis ce temps, la filière continue de battre de l’aile et n’arrive pas à satisfaire cette demande pourvoyeuse de devises. C’est pour apporter une réponse appropriée à cette requête et saisir les autres opportunités, tant nationale qu’internationale, que le FNRSIT a mobilisé les acteurs de la ruche autour du projet de promotion des chaînes de valeur du miel dénommé APIMA, c’est-à-dire, vers une Apiculture de Marché.
Réunis dans un consortium par le Fonds, ils ont eu l’occasion d’échanger au cours de cette rencontre de cadrage du projet. Objectif de l’atelier, selon le professeur Romain Kakaï Glèlè, coordonnateur du projet APIMA, « créer un cadre de complémentarité et de synergie entre les activités du projet APIMA et les différentes initiatives en cours de mise en œuvre ou de planification dans le secteur apicole au Bénin ».
Habitués à travailler en vase clos ou parfois de façon éparse, les acteurs de la filière apicole fédèrent donc leur énergie à l’invite du FNRSIT. Le but visé par cette union sacrée est de donner aux produits apicoles béninois le label de qualité marqué du sceau scientifique et technologique. « C’est dans cette perspective globale de développement de l’apiculture que le FNRSIT a mis en place, à travers le projet de promotion des chaînes de valeur du miel au Bénin (APIMA), un consortium d’acteurs afin de produire des connaissances nécessaires pour promouvoir les chaînes de valeur apicole au Bénin », a fait savoir Honorat Satoguina, directeur du Fonds National de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique (FNRSIT).
Dans sa tenue à la pureté de la gelée royale et au motif de la couleur du miel, Docteur Honorat Satoguina a rappelé aux participants l’ampleur de la tâche qui les attend en procédant à l’ouverture de l’atelier. « A terme, cet atelier permettra, en amont, de tenir compte des préoccupations des différents acteurs et d’identifier les obstacles qui freinent le développement de la filière apicole et, en aval, de garantir l’appropriation et la valorisation des résultats de recherches par les acteurs de la filière apicole », a-t-il déclaré.
Dans une dynamique de partage des connaissances et des expériences scientifiques, apiculteurs et entrepreneurs se sont mis à la tâche. Ils ont eu droit à la présentation du projet APIMA, conduite par le professeur Hounnankpon Yedomonhan, le coordonnateur scientifique du projet. Cette communication a été suivie de six (06) sessions de travaux en groupes dans la matinée et dans l’après-midi. Au terme, les participants ont salué cette initiative du Fonds.

Photo de famille des participants

Impressions de quelques participants

John Dari, entrepreneur apicole

«Cet atelier vient à point nommé pour répondre aux problèmes que vivent les apiculteurs et le secteur apicole au Bénin. C’est un grand creuset pour permettre aux apiculteurs d’exposer les problèmes qu’ils vivent et pour permettre à certaines structures du monde de la recherche, du contrôle qualité, de proposer des solutions et de voir dans quelle mesure ces structures peuvent travailler ensemble. En tant qu’entrepreneur, c’est une opportunité pour moi d’assister à cette rencontre pour exposer les problèmes réels que je vis et espérer trouver des solutions à travers le partage d’expériences. »

Professeur Moudachirou Mansour, membre de l’Académie Nationale des Sciences, Arts, Lettres du Bénin (ANSALB)

«Les produits de la ruche sont économiquement importants et ils permettent d’augmenter les moyens des producteurs, de faire des exportations et donc de ramener des devises dans le pays. Le miel a aussi une importance scientifique car il y a des chercheurs qui travaillent dans ce domaine. Il faut que ces recherches soient valorisées pour que les producteurs puissent en profiter. La commission permanente agriculture de l’académie réfléchit à toutes ces choses-là. »

Yantannou Sarki, promoteur apicole, président de la plateforme des acteurs de la filière apicole du Bénin

«C’est une réunion de cadrage qui prend l’allure d’une ruche. Par le passé, l’apiculteur travaillait comme s’il n’avait pas besoin de l’équipementier. Le promoteur travaillait comme si la qualité de son produit ne dépend pas du chercheur. Le chercheur travaillait et rangeait les résultats de ses recherches dans le placard comme si l’équipementier et l’apiculteur n’en ont pas besoin. Cet atelier est l’occasion de se dire que nous constituons une colonie. Nous verrons de quoi chacun est capable, quels sont les problèmes de chacun et comment fédérer nos énergies pour que cela marche. Désormais, les apiculteurs savent où aller chercher les informations. Au lieu de rester dans leurs laboratoires pour formuler des thèmes de recherches, les chercheurs enverront les doctorants et les étudiants sur le terrain. Ainsi, les choses seront faites par rapport aux besoins réels du terrain. »

Docteur Honorat Satoguina, Directeur du FNRSIT

«Nous avons initié ce projet suite à un constat, celui que le miel qui est produit au Bénin se vend normalement dans l’informel, mais lorsque nous avons eu une demande formelle qui est venue de l’Union européenne, les producteurs ont eu du mal à offrir la quantité et la qualité souhaitée. Le miel a été rejeté parce qu’il ne respectait pas les normes définies. Hors, nos chercheurs peuvent nous aider à mettre ces normes en place afin d’avoir du miel de bonne qualité à la fois pour le marché intérieur que pour le marché extérieur. Nous nous sommes alors dit qu’au lieu que les recherches restent dans les laboratoires, il vaut mieux former une équipe, un pool de compétences sur la filière miel. Ainsi, lorsqu’il y a un problème dans le secteur du miel, on saura à qui s’adresser pour avoir les bonnes solutions. On va s’occuper de toute la filière en travaillant sur chaque maillon pour avoir des produits de qualité. »
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