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Avortements Clandestins Et Risque De Décès Au Bénin: Remapsen Renforce Les Capacités Des Journalistes

Publié le mardi 16 mars 2021  |  Matin libre
Grossesses
© aCotonou.com par DR
Grossesses en milieu scolaire
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Le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen) a organisé, avec l’appui de Ipas samedi, 13 mars 2021, un forum national sur les avortements clandestins au Bénin. Des professionnels des médias et acteurs de la société civile ont été mobilisés autour de la question au Centre Les Joyaux à Abomey-Calavi…

Des cas de décès liés aux avortements clandestins continuent d’être enregistrés au Bénin. Une situation qui préoccupe et interpelle notamment les professionnels des médias. A cet effet, une vingtaine de journalistes ont été conviés au forum national organisé par la coordination nationale du Remapsen. Dans son intervention, la coordinatrice du réseau, Claire-stéphane Sacramento a fait savoir que l’avortement non sécurisé représente un défi de santé mondiale. Selon cette dernière, il est question, à travers le forum, de créer une interaction avec les autres organisations de la société civile et les pouvoirs publics. Ceci, dans l’optique de permettre aux journalistes d’appréhender les questions de droits en matière de santé sexuelle et reproductive (Dssr) et les enjeux de l’avortement sécurisé au Bénin. Selon l’Oms, 4,7% à 13,2% des décès maternels peuvent être attribués à des avortements non sécurisés alors qu’environ 7 millions de femmes sont hospitalisées chaque année à la suite d’avortements à risque. Selon Claire-stéphane Sacramento, il importe que les professionnels des médias s’intéressent à la question afin de contribuer à réduire les décès maternels au Bénin. Quant à la représentante de Ipas, Merveille Ayihounton, elle a souligné l’urgence de se mobiliser pour sauver des vies. Dans sa communication, Laurence Monteiro de l’Association des sages-femmes du Bénin, a fait l’état des lieux des avortements clandestins au Bénin avant d’exposer les causes ainsi que les conséquences sur la femme. Elle a, par ailleurs, déploré le fait que les décrets d’application de la loi encadrant les avortements ne soient toujours pas adoptés. Et ceci, bien que la loi soit déjà promulguée. Elle n’a pas manqué d’évoquer la nécessité d’autoriser les avortements sans restriction aucune afin de limiter les dégâts. Prenant la parole, Dr Totognon Raphaël a rassuré de l’adoption dans les prochains jours, des décrets d’application de la loi. Et face à l’absence de données probantes sur les avortements clandestins au Bénin, il affirme qu’il est prévu un financement des thèses de doctorat sur la question à l’Institut régional de santé publique (Irsp). Deux autres communications ont permis d’aborder la prise en charge des grossesses en milieu scolaire ainsi que des mesures pour réduire ou mettre fin aux avortements clandestins. Si l’éducation sexuelle apparaît comme une solution, elle est encore loin d’impacter les cibles sur le terrain. Notons que 40% des avortements à risque concernent une jeune femme de 15 à 24 ans et plus de 8 millions de femmes souffrent par an de complications liées à un avortement à risque.



Des chiffres inquiétants…

Au Bénin, l’avortement serait responsable de 15% de la mortalité maternelle alors que l’Oms estime que plus de 1,8 millions d’avortements non sécurisés sont pratiqués chaque année en Afrique de l’Ouest avec un taux de décès de 540 pour 100 000 avortements. Ce qui représente le taux le plus élevé au monde. Une grossesse sur dix aboutit à un avortement à risque et plus de 21 millions d’avortements à risque sont enregistrés par an, selon l’Oms. Plus inquiétant, 98% des avortements à risque sont notés dans les pays en développement. Selon l’Organisation mondiale de la santé, un avortement à risque en Afrique subsaharienne représente un risque de décès plus de 800 fois plus élevé qu’un avortement légal et médicalisé aux Etats-Unis. Des statistiques qui interpellent et qui appellent à des actions urgentes pour sauver des vies.

Aziz BADAROU
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