Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (Remapsen, section du Bénin) en partenariat avec l’Ong américaine Ipas a organisé à Abomey-Calavi, le samedi 13 mars 2021 un forum national sur les avortements Clandestins.
‘’Avortements clandestins : brisons le silence pour sauver des vies’’, c’est le thème sur lequel ont porté les réflexions de ce forum national . Objectif, créer une interaction avec les autres Organisations de la société civile et les pouvoirs publics, afin de permettre aux journalistes de mieux appréhender les questions de Droits en matière de santé sexuelle et reproductive (Dssr) au Bénin. Pour la Coordonnatrice du Remapsen-Bénin Claire-Stéphane Sacramento, des millions de femmes meurent des avortements clandestins chaque année de par le monde. Environ 7 millions de femmes sont hospitalisées chaque année dans les pays pauvres pour cause d’avortements à risque. Selon la Représentante de IPAS Merveille Ayihounton, les questions relatives aux avortements et aux planifications familiales constituent des priorités pour IPAS. « Il faudrait que les journalistes travaillent à faire comprendre aux populations qu’il ne s’agit pas d’une promotion de la légalisation de l’avortement mais de l’incitation à une prise de conscience. » Lorsqu’on se réfère aux statistiques, on dénombre 22 millions d’avortements dans le monde chaque année, représentant près de 13% de la mortalité maternelle totale dans la région. Et ces chiffres sont effrayants d’autant plus que l’Afrique paie un lourd tribut dans cette part de mortalité. En effet, l’avortement non sécurisé est un défi à relever par la santé mondiale. Selon les études de l’Oms, 4,7% à 13,2% des décès maternels peuvent être attribués à un avortement non sécurisé. Le Protocole de Maputo ratifié en 2003 par 36 Etats africains dont le Bénin dispose en son article 14 relatif aux droits à la santé mentionne « il faut protéger les droits reproductifs des femmes particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste, et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus ». Ces quatre exceptions, le Bénin les a légalisées dans la Loi n◦ 2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction. En dépit de cette réalité, nombre de pays d’Afrique francophone ont du mal à assouplir les lois répressives contre l’avortement. Quelques pays ont fait l’exception en revoyant leur législation dans ce sens. Les participants à ce forum ont eu droit à trois communications. La première animée par la Présidente de l’association des sages-femmes du Bénin, Laurence
Monteiro a porté sur « les avortements clandestins et mortalité maternelle : état des lieux et responsabilités ». La deuxième communication qui a porté sur : « la prise en charge des grossesses en milieu scolaire : pourquoi et comment limiter les risques d’avortements clandestins », a été animée par le Représentant de l’Ong Apessa (Association pour l’Education, la Sexualité et la Santé en Afrique) Philippe Orekan et la troisième communication est relative aux « avortements clandestins : comment y remédier pour sauver des vies ? » et animée par le Directeur du projet Populations Services International (PSI) Bienvenu Wakpo. Ces communications ont fait objet de débats et d’échanges entre les participants pour une large compréhension du sujet.
Toutefois, les textes d’application la procédure juridique nécessaire pour permettre l’interprétation et l’application correctes de la loi, qui ont été rédigées avec la collaboration du ministère de la santé ne sont toujours pas validées. Et en regardant le tableau, l’Afrique de l’Ouest est à plaindre à cause du nombre croissant des grossesses précoces et indésirées surtout en milieu scolaire qui se soldent par des avortements à risque et des pertes en vies humaines. A noter que le Remapsen est un réseau de journalistes africains qui compte 22 pays d’Afrique et Madagascar. IPAS pour sa part intervient dans 10 pays membres du Remapsen dont le Bénin, premier pays à tenir son forum national.