L’information a fait le tour des médias dans la journée du mardi 16 mars 2021. Patrice Talon a reçu en audience le colonel à la retraite Pascal Tawès. Peu de temps après, on peut lire sur la page Facebook du chef de l’Etat : « J’ai entendu, favorablement, la doléance de notre compatriote Colonel Pascal TAWES. Les services compétents sont, d’ores et déjà, instruits aux fins de faciliter le retour au bercail de sa famille et lui. La République du Bénin assure, sans distinction, son devoir d’assistance à l’endroit de tous ses citoyens qui en font la demande formelle ». Officiellement donc, il a été question de la résolution de la situation administrative du colonel Pascal Tawès envoyé en 2011 aux États-Unis en tant qu’Attaché de défense, mais qui, après son admission à la retraite en 2013, n’a plus bénéficié de l’accompagnement de l’Etat pour le retour de sa famille. Si l’audience a été particulièrement médiatisée, c’est certainement du fait que le colonel Pascal Tawès est perçu comme un détracteur du régime de la Rupture. D’ailleurs cela été rappelé sur le site de la présidence de la République. « Cette audience sonne comme un acte républicain fort du Président Patrice TALON lorsqu’on se souvient que, dans un passé récent, le Colonel Pascal TAWES était l’un de ses virulents pourfendeurs et qui ne ratait aucune occasion pour le critiquer et le vilipender sur les réseaux sociaux », pouvait-on lire.
A quelques différences près, la situation du colonel Pascal Tawès ressemble à celle de l’Inspecteur général de police Louis Philippe Houndégnon. En effet, suspendu de ses fonctions de Secrétaire permanent de la Commission nationale de lutte contre la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme pour « indiscipline grave et mauvaise collaboration », Louis Philippe Houndégnon a aussi été déchu de son grade d’Inspecteur général de Police. Depuis, il n’a cessé d’écrire au chef de l’Etat pour se plaindre du traitement dont il est victime, et réclamer justice. Outre sa situation personnelle qu’il juge illégale, Louis Philippe Houndégnon dénonce aussi le « maintien irrégulier en service de certains fonctionnaires de l’ex Police nationale au-delà de l’âge de mise à la retraite » avant l’entrée en vigueur de la loi n°2015-20 du 19 juin 2015 portant statut spécial des personnels des forces de sécurité publique et assimilées. Seulement, toutes ses lettres sont restées, à ce jour, sans réponse. Est-ce parce qu’à la différence du Colonel Pascal Tawès, les faits dénoncés par Louis Philippe Houndégnon se sont passés sous la Rupture, ou c’est juste une question de timing ? Espérons que, comme Tawès, l’Inspecteur général de police Louis Philippe Houndégnon sera aussi reçu au Palais les jours à venir.