Le Maire De Bantè Convoqué À La Criet: La Population S’oppose

Publié le lundi 22 mars 2021 | Matin libre

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Justice des faits divers

(Edmond Laourou serein, condamne l’acte)

Informés de la présence de la police, chargée de transmettre une convocation de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) au maire Edmond Babalèkon Laourou, se sont mobilisés pour faire obstruction à l’action de justice par un mouvement de soulèvement. Joint au téléphone, l’autorité communale s’est dit serein tout en déplorant l’attitude de ses administrés.
L’après-midi du vendredi 19 mars 2021 a été quelque peu tumultueux à Bantê. Pour une convocation, les habitants de cette localité du département des Collines ont voulu jeter de l’huile sur le feu. Ayant eu vent de ce que leur maire est convoqué pour se présenter à la Criet, ces habitants se sont spontanément mobilisés pour manifester leur désapprobation lorsqu’ils ont aperçu les deux policiers, porteurs de la convocation. Ce mouvement d’humeur n’a guère empêché les fonctionnaires de la police républicaine de déposer au domicile du maire ladite convocation. Joint au téléphone, le maire a fait remarquer qu’il n’était pas présent au moment des faits. Néanmoins, il a condamné l’acte qui, selon lui, n’est pas de nature à préserver la paix. Visiblement serein, il a déclaré qu’il ne se reproche rien. “Absolument rien!” affirme-t-il avec force et vigueur. Cependant, l’élu des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) estime que sa sécurité est menacée. “Ah! Oui, je crains pour moi-même. Je ne crains pas parce que j’ai fait quelque chose. Je crains parce qu’on connaît l’Etat dans lequel on est aujourd’hui” a-t-il confié tout en analysant les étapes de la procédure ayant abouti à sa convocation. D’abord, explique-t-il, l’information de sa convocation était partie comme une rumeur sur les réseaux sociaux qui s’est plus tard confirmée. L’autre aspect qui suscite à son niveau des inquiétudes est l’émetteur de la convocation. “La convocation nous a été décernée par un huissier de Porto-Novo. C’est un peu comme si nous n’avons plus d’huissiers à Abomey. Je suis du ressort d’Abomey. Allez-y comprendre quelque chose” a relevé le maire. C’est donc à croire que Edmond Babalèkon Laourou n’a plus confiance en la justice de son pays au regard des derniers évènements politiques. “Voilà autant d’éléments qui mis ensemble, font que je crains pour moi même” s’exclame l’autorité communale, élue en à la faveur des élections municipales et communales de l’année dernière sous la bannière du parti Fcbe.

Fernand Kinmahou

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