Présidentielle 2021: L’Opposition Radicale Recalée, Absence De Débats Chocs

Publié le mardi 23 mars 2021 | Matin libre

© aCotonou.com par CODIAS
Paul Hounkpè, ministre de la Culture, de l`Alphabétisation, de l`Artisanat et du Tourisme (MCAT) lors du lancement de la 16ème édition du Salon national de l`artisanat du Bénin (SNAB)
Cotonou, 31 août. Esplanabe extérieur du Stade de l`Amitié. Lancement officiel du SNAB avec le ministre Paul Hounpkè de la Culture et Nadine Dako, ministre responsable de l`Emploi des jeunes et des petites et moyennes entreprises

Contrairement aux élections présidentielles passées qui ont souvent été caractérisées par des débats contradictoires, des oppositions d’idées, des pics entre partisans et défenseurs de différents candidats les plus en vue, c’est curieusement l’effet contraire qui s’observe pour le compte de cette présidentielle. Tellement les partisans des trois duos retenus évitent pour l’heure de confronter leurs idées et les visions de leurs candidats, au point où l’on se demande s’ils n’ont pas par hasard signé un pacte de non agression verbale.

Prévue pour le 11 avril, l’élection présidentielle qui remet en jeu le mandat de Patrice Talon devient de plus en plus particulière. En plus de ne connaître qu’un petit poignet de duos en lice, elle ne fait non plus retenir l’attention, à certains égards. Puisque, si depuis 1991, où le Bénin a connu sa première élection démocratique, les enjeux ont été caractérisés et parsemés de débats, de contradictoires, de confrontations d’idées et de visions entre les galaxies des candidats les plus en vue, rien du genre ne s’observe pour le scrutin prochain. En effet, alors que les débats étaient houleux, contradictoires et parfois intéressants entre partisans du pouvoir et de l’opposition radicale sur les tenants et aboutissants de cette joute électorale, les choses ont véritablement régressé désormais. Car, après le out des candidats de cette frange de l’échiquier politique béninois à cette présidentielle, plus aucune opposition notable dans les faits et gestes, ne s’observe entre les états-majors des trois duos retenus. Alors que les périodes de pré campagne sont depuis trente ans donc théâtre d’un ballet de débats contradictoires, d’expositions de visions et de démonstrations pour clairement montrer à l’opinion pourquoi il faut l’alternance ou encore les raisons de continuer dans la même dynamique, c’est plutôt à un motus que les Béninois assistent. Comme bilan, aucun véritable débat n’a été jusque-là engagé, entre partisans de la mouvance et de ceux qui se réclament de l’opposition, pour cet exercice quinquennal. Tellement chaque camp évolue de son côté qu’ils donnent l’impression d’appartenir indirectement au même conglomérat. En clair, difficile de comprendre réellement ce qui oppose les deux duos dits de l’opposition, à la mouvance. Au contraire, en lieu et place des challenges entre ceux-ci, c’est plutôt à un fait inédit que l’on assiste. Ainsi, au lieu de défendre son candidat contre celui de son challenger, des partisans et valets du pouvoir en place se retrouvent en défenseurs systématiques des candidats des camps d’en face. Dans cette contorsion nourrie d’ambivalences et de simagrées, tout devient davantage fade. Ceci, espérant que les électeurs assistent donc à de véritables discussions et oppositions d’idées. Ce n’est qu’à l’aune de ces débats qui ont toujours distingué le Bénin et sa démocratie, que les indécis se convaincront de l’opposition des deux duos qui vont talonner celui de la mouvance. En attendant, ce constat déteint déjà sur la qualité de l’élection.

J.G

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