Les enseignants réunis au sein de l’Intersyndicale des universités nationales du Bénin désapprouvent les propos tenus par le candidat Patrice Talon pour présenter le diagnostic fait dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur. Ils l’ont fait savoir ce lundi 5 avril à travers une déclaration dans laquelle, ils ont reprécisé le rôle et la place des enseignants en général et de ceux du supérieur en particulier dans la cité, puis présenté le bilan du Programme d’actions gouvernemental et du quinquennat dans l’amélioration de l’enseignement au supérieur. Mécontents des propos du Chef de l’Etat vis-à-vis de la corporation, l’Intersyndicale l’invite à observer plus de respect à l’égard des enseignants. En effet, dans leur communiqué, ils ont expliqué que les premiers enseignants universitaires du Dahomey devenu le Bénin étaient formés jusqu’à la fin des années 90 en Occident, en URSS et dans les autres pays de l’Est. Parmi eux figurent des professeurs qui ont enseigné en Europe, en Amérique et dans des pays africains. Ils ont gravi les différentes marches de l’évaluation par les pairs pour s’inscrire sur différentes listes d’aptitude d’enseignants chevronnés comme celles du CAMES. Ce sont eux qui, sur la base des expériences capitalisées, ont créé les premières écoles doctorales au Bénin. Ce n’est donc qu’à partir des années 2000 que les premiers étudiants entièrement formés au Bénin ont commencé à soutenir leur thèse de doctorat. Pour eux, le bilan du Chef de l’Etat dans l’enseignement supérieur est négatif. Quant à l’annonce faite par le candidat Talon en ce qui concerne l’évaluation des enseignants par les étudiants, la mise en place d’un pool d’aspirants à la fonction enseignante, l’Intersyndicale soutient que « l’aspiranat » est une manière à peine voilée d’introduire des structures de placement dans le choix et la gestion du personnel enseignant. « Il va dépouiller les autorités académiques de leurs attributions, démotiver les enseignants et précariser leur carrière avec un impact négatif sur les prestations de l’institution universitaire. Il rentre dans un dispositif de privatisation de l’institution nationale et un plan de soumission et d’esclavagisme des enseignants du supérieur », peut-on lire dans ce communiqué.