En exil en France depuis plus de trois ans, l’ancien maire de la ville de Cotonou, Léhady Soglo, souhaite rentrer chez lui au Bénin.
Léhady Soglo a été condamné à 10 ans de prison pour abus de fonction, à 5 millions de F CFA d’amende et au paiement de 267 millions de F CFA de dommages et intérêts à l’État béninois le 1er juillet 2020, par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Près d’un an après sa condamnation, Léhady Soglo, qui est en exil depuis plus de trois ans, souhaite rentrer au pays si, dit-il, il n’avait pas été victime d’une manœuvre politique.
« Je suis obligé de reprendre des études, je consultes beaucoup, je lis beaucoup. (…) Je souhaite rentrer chez moi », a confié Léhady Soglo à France 24.
Mais Léhady Soglo clame son innocence et dénonce une manœuvre politique. A l’en croire, c’est une manœuvre déjà utilisée contre d’autres opposants qui sont actuellement en exil.
« Je veux parler de tous ceux qui sont emprisonnés injustement, je veux parler de tous ceux qui ont dû fuir le Bénin parce que leur vie était en danger, je veux parler des autres exilés, je pense notamment à Sébastien Ajavon, à Komi
Koutché, à Djènontin, à Léonce Houngbadji et j’en oublie.
Léhady Soglo
Mieux, le fils du premier président de l’ère démocratique du Bénin pense que ce qui leur est reproché n’existe que dans l’esprit de ceux qui voulaient absolument trouver quelque chose pour les voir partir.
« C’est sa feuille de route »
Léhady Soglo pense que la stratégie de Patrice Talon est d’écarter à tout prix l’opposition. Il est d’autant très sûr de lui qu’il donne pour preuve, une déclaration de Patrice Talon, qui date de la campagne présidentielle de 2016.
Vous savez très bien que dans les petits pays comme les nôtres, ce qui permet à un président en exercice d’être réélu, c’est sa capacité à soumettre tout le monde.
Quand tous les députés sont à sa solde, quand tous les maires sont à sa solde, quand tous les élus locaux sont à sa solde, quand tous les commerçants le craignent, sont à sa solde, quand les partis politiques sont affaiblis, sont à sa solde, vous avez beau être mauvais, vous serez réélu.
Patrice Talon dans « Moi, Président »
« C’est sa feuille de route, c’est ce qu’il a passé les 4 dernières années à faire. L’élection présidentielle du 11 avril serait alors une parodie sans réelle opposition », a-t-il dénoncé.