06 avril 2021, ce jour qui marque la date de la fin du mandat de l’actuel président de la République, Patrice Talon est au cœur de la polémique selon une partie de l’opposition qui ne reconnait pas la prolongation du mandat de 45 jours intervenue lors de la révision de la constitution en 2019. Une polémique autour de laquelle, cette opposition dite radicale a lancé un appel à l’insurrection à partir du lundi 5 avril à 00 heure. C’est donc pour répondre à ce mot d’ordre que des manifestations mouvementées ont été enregistrées aux premières heures de ce mardi 06 avril à Cotonou, Parakou et Tchaourou, la ville d’origine de l’ex président, Boni Yayi. En effet, cela fait 5 ans que le président Patrice Talon dirige le Bénin après son investiture le 06 avril 2016 à Porto-Novo. Pour l’opposition radicale, son mandat aurait dû s’achever depuis hier 5 avril à minuit selon l’appel à manifester dans les quatre coins du Bénin lancé par les exilés, dont Komi Koutché, ex ministre des finances de Boni Yayi. Des individus ont pris d’assaut certains axes et se sont même attaqués à des symboles de la République. Des actes de vandalisme ont été enregistrés. A Cotonou, la place publique de l’étoile rouge a été incendiée et des pneus brûlés par endroits. Les manifestants scandaient des slogans hostiles au pouvoir de Patrice Talon. La police est intervenue à Cotonou, Parakou comme à Tchaourou.
Selon la constitution révisée en 2019, le président de la République a un mois et demi supplémentaire par rapport au précédent mandat afin de permettre l’organisation des élections générales en 2026 et l’alignement des mandats électifs. Une rallonge mal vue par les détracteurs du régime qui n’adhèrent toujours pas aux réformes politiques engagées par le gouvernement du président Patrice Talon. « Celui qui s’accorde quelques jours peut s’accorder deux (02) ans voire un mandat supplémentaire sans élection », s’inquiète le constitutionnaliste Joël Aïvo et candidat disqualifié à l’élection présidentielle. « La date du 05 avril n’a aucun sens, ni aucun fondement juridique dès lors que le calendrier de l’élection du Président de la République a été constitutionnalisé de même que sa prise de fonction par la loi fondamentale, aujourd’hui, en vigueur au Bénin. Cette constitution est écrite en français facile », a rétorqué Alain Orounla, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Pour dire que chaque camp brandit les arguments nécessaires pour défendre sa position dans une période où la campagne électorale pour la présidentielle du 11 avril 2021 bat son plein dans tout le pays.