Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

Développement agricole: Un projet de 11,6 milliards F pour booster la filière cajou

Publié le mercredi 14 avril 2021  |  La Nation
Le
© aCotonou.com par DR
Le Acadjou au Bénin
Comment


Par Claude Urbain PLAGBETO,

3 000 ha de nouveaux vergers à installer, 10 000 ha d’anciennes plantations à réhabiliter et 20 unités de production à renforcer. Telle est l’ambition affichée à travers le Projet d’appui au développement de la filière anacarde et de l’entreprenariat agricole (Padefa-Ena) lancé en mars dernier, avec l’appui de la Bad.


Le Projet d’appui au développement de la filière anacarde et de l’entreprenariat agricole (Padefa-Ena) vise à installer 3 000 hectares (ha) de nouveaux vergers et à réhabiliter 10 000 ha d’anciennes plantations par une approche de facilitation et bonification du Fonds national de développement agricole (Fnda) du Bénin. Il est également prévu de produire et utiliser des plants greffés de cajou sur 15 ha de pépinières.
Lancé le 19 mars dernier à Dassa-Zoumè, le Padefa-Ena constitue une bouffée d’oxygène pour cette filière qui connaît des difficultés ces dernières années. L’amélioration des performances de la filière permettra d’assurer, de façon durable, la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population et de contribuer au développement économique et social du Bénin, espère Gaston Dossouhoui, ministre en charge de l’Agriculture.
Grâce au projet, le rendement de la production de noix d’anacarde devrait passer de 350 kg en moyenne à l’hectare à 700 kg au cours des prochaines années en ce qui concerne les plantations aménagées. Il passera de 1000 kg à 1200 kg en année de pleine production dans quelques années pour les nouvelles plantations qui seront mises en place dans le cadre du projet.
Dix unités existantes de production de jus de pomme de cajou et dix autres de transformation de noix de cajou seront renforcées et modernisées. La capacité totale de transformation des usines est actuellement estimée à 65 000 tonnes pour une production qui a atteint entre 140 000 et 150 000 tonnes de noix de cajou brutes en 2020. Mais la transformation réelle par les usines sur place ne dépasse guère les 20 000 tonnes, soit moins de 15 % de la production nationale.
Le projet prévoit le reprofilage et la réhabilitation de 145 kilomètres de pistes de désenclavement et l’installation de 15 systèmes d’hydraulique améliorée pour les villages et les unités de transformation, la construction et l’équipement de cinq magasins de stockage d’une capacité de 1 000 tonnes chacun.


10 000 emplois en vue

D’un coût global de 11,624 milliards F Cfa, le projet est financé à hauteur de 18,6 millions de dollars américains soit environ 10,3 milliards F Cfa par la Banque africaine de développement (Bad) et le reste par le gouvernement du Bénin.
L’appui de la Bad s’inscrit dans le cadre de sa stratégie 2017-2021 visant la réduction de la pauvreté et l’atteinte des objectifs stratégiques des priorités de la Banque, notamment « Nourrir l’Afrique », « Industrialiser l’Afrique » et « Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ». Plus spécifiquement, précise Dr John Andrianarisata, représentant résident de la Bad au Bénin, le projet contribuera à l’accroissement durable des revenus des acteurs et de la productivité de la filière anacarde dans le pôle de développement agricole n°4, avec la création de 10 000 emplois pour les jeunes et les femmes. Il impactera directement plus de 75 000 acteurs de la filière dont 30 % de femmes.
La zone d’intervention du projet couvre environ une superficie de 53 097 km² soit 46,27 % du territoire national représentant plus de 87 % de la production nationale. Elle s’étend sur 20 communes réparties dans quatre départements. Il s’agit de Bembèrèkè, Kalalé, N’dali, Nikki, Parakou, Pèrèrè, Sinendé, Tchaourou dans le Borgou ; Bantè, Dassa-zoumé, Glazoué, Ouèssè, Savalou et Savè dans les Collines ; Bassila, Copargo, Djougou et Ouaké dans la Donga et Djidja dans le Zou.


Trois composantes

D’une durée de cinq ans, le projet est articulé autour de trois principales composantes relatives à la restauration et la modernisation du capital de production, la transformation et la commercialisation, le développement de la chaîne de valeur ainsi que la gestion des activités.
Dans la mise en œuvre, l’accent sera mis sur l’encadrement des producteurs et la création de pools de prestataires de service privés, la promotion de petites et moyennes entreprises (Pme) agricoles, les infrastructures socio-économiques/communautaires et le volet Energie. Il est également prévu la promotion des clusters agro-industriels et de l’entreprenariat agricole dans la chaîne de valeur à travers l’appui à la sécurisation foncière, l’organisation et la structuration des acteurs, l’appui technique et managérial des acteurs, la mise en place d’un fonds de développement de la chaîne de valeur, l’accès à la matière première, aux technologies, aux équipements de transformation, et aux informations sur les marchés.
La promotion des technologies de l’information et de la communication (Tic), l’appui à la nutrition, à l’amélioration de la commercialisation et de l’exportation sont également des volets non négligeables du projet qui favorisera la promotion des systèmes culturaux associant l’anacardier aux cultures vivrières.
Commentaires