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Le préfet Christophe Mègbédji au sujet de l’organisation du scrutin présidentiel: « De plus en plus, la Cena affine sa façon de faire »

Publié le mercredi 14 avril 2021  |  La Nation
Christophe
© aCotonou.com par DR
Christophe Mègbédji, préfet du département du Couffo
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Par Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo,

A l’instar des autres départements du Bénin, les électeurs du Couffo étaient aux urnes, dimanche 11 avril dernier, pour choisir le nouveau président de la République et son vice-président. Sur l’organisation et le déroulement du scrutin, ainsi que le comportement des candidats durant la campagne électorale dans le Couffo, le préfet du département, Christophe Mègbédji, livre ses appréciations dans cette interview.


La Nation : Le Bénin a vécu, dimanche dernier, une élection présidentielle inédite en ce sens qu’il a été question, pour la première fois dans l’histoire du pays, de choisir un président et un vice-président de la République. A l’échelle du Couffo, comment les populations se sont-elles comportées ?

Christophe Mègbédji : Les populations du Couffo étaient en fête. Il n’y a pas eu d’insultes ni d’invectives. Nous avons fait la campagne pendant quinze jours et il fallait aller au scrutin le dimanche 11 avril dernier. Et les électeurs s’étaient déplacés massivement pour aller voter. C’est vrai qu’au début, nous avons souffert. Parce que c’était un dimanche, le jour du scrutin, et certains pasteurs et prêtres n’ont pas compris que quand on parle d’interdiction de manifestations le jour de vote, cela inclut les cultes. L’animation des cultes a perturbé le scrutin en termes de participation. On a eu une peur bleue. Mais quand on a compris que c’était l’animation des cultes, on a commencé par appeler certains prêtres et pasteurs et ils se sont disciplinés.
Par la suite, les populations ont envahi les centres de vote et ont accompli leur devoir civique. Je remercie d’ailleurs tous ceux qui ont choisi de se mettre au pas. Je pense qu’il faut intensifier la sensibilisation pour que les gens comprennent que quand on parle d’interdiction de manifestations, ce ne sont pas seulement les funérailles, les mariages et les marchés. Si on demande aux gens de ne pas organiser des cérémonies dans les couvents, c’est valable aussi pour les mosquées et les églises. Nous parlons de tout ce qui est confession religieuse. Que cela soit une religion révélée ou un culte endogène.


Quelles impressions gardez-vous de la posture des candidats venus solliciter les suffrages des populations dans le Couffo ?

A mon avis, les candidats et leurs soutiens se sont bien comportés pendant la campagne électorale. Vous savez que celui qui est au pouvoir reçoit plus de flèches que les autres. Celui qui arrive pour arracher le pouvoir doit dire que celui qui est en exercice est mauvais. Dans le cas d’espèce, c’était pour dire qu’on a mal géré tel programme ou telle autre réforme. Mais ce qui est intéressant, c’est que tous les candidats finissent par dire qu’ils sont pour la paix. C’est heureux d’avoir, dans un pays, des candidats qui disent qu’ils ne veulent pas qu’il y ait de la violence. Et chaque fois que j’entends ça, je vibre de joie. Pour cela, je voudrais féliciter les candidats de l’opposition même si, de temps en temps, ils essaient d’envoyer des flèches au pouvoir pour dire qu’il a mal géré. C’est la règle du jeu: pour arracher le pouvoir, il faut dire que l’autre a mal fait. Et ce n’était pas par des insultes. C’était avec respect qu’ils reprochaient des choses au président Talon. Le président candidat Talon aussi parlait, avec respect, des candidats de l’opposition. J’ai admiré ça. Il a respecté les opposants pendant toute la campagne électorale quoique président en exercice. Ceci est à saluer comme comportement. Il n’est pas gonflé. C’est avec humilité qu’il parlait des opposants.
Notre champ est ensemencé en permanence. Nous n’avons pas attendu aujourd’hui pour comprendre que nous sommes tous des frères et sœurs au Bénin. Et quand le moment de la récolte arrive comme c’était le cas pendant la campagne électorale et le scrutin du 11 avril dernier, on a eu de gros épis de maïs.


Quel a été votre rôle dans le déroulement du scrutin ?

Nous, autorité, avons joué notre partition qui est d’assurer la sécurité pour que tout se passe dans les règles de l’art. Cette partition a été de faire en sorte qu’il n’y ait de casses nulle part et que celui qui est du Nord, du Mono ou d’ailleurs et qui vit dans le Couffo puisse se sentir chez lui. Dans cette perspective, nous avions eu des rencontres avec des sages, des chefs traditionnels, des têtes couronnées, et des dignitaires religieux pour discuter afin que la paix soit notre compagne durant tout le processus.

Etes-vous satisfait de l’organisation du scrutin?

La Commission électorale nationale autonome (Cena) a fait un travail de haut niveau. La Cena a sué pour nous, elle s’est bien battue. Nous avons des raisons sérieuses d’être contents. Moi, je suis content. J’ai été plusieurs fois membre de la Cena. Mais je constate que chaque jour que Dieu fait, les choses s’améliorent en tenant compte des technologies de l’information et de la communication. De plus en plus, la Cena affine sa façon de faire. L’avènement du numérique est en train d’arranger beaucoup de choses. Quand j’avais fait la Cena, il n’y avait pas ces choses. Aujourd’hui, la Cena profite bien du numérique. C’est à saluer et vous allez voir que les résultats seront vite proclamés.
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