C’est une dynamique qui ne surprend plus. Le Bénin a pris place en tête de locomotive sur le continent, en termes de production de l’or blanc. Et il n’est pas près de céder. Au cours de la conférence de presse conjointe de Gaston Dossouhoui, Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et de Mathieu ADJOVI Président de l’Association Interprofessionnelle du Coton, il est annoncé pour campagne 2020-2021 une production de 728.000 tonnes. « La campagne dégage une production de 728.000 T de coton graine contre 714.714 T durant la campagne précédente, soit une progression d’environ 2% en dépit des conditions climatiques stressantes dans la plupart des communes cotonnières et notamment dans le sud du Bénin. Quant aux emblavures, elles s’élèvent à 614 297, 01 ha contre 665 702,64 ha durant la campagne 2019-2020, soit une régression de 7,7%. En revanche, le rendement du coton durant la campagne 2020-2021 a connu une progression de 10,34% par rapport à la campagne 2019-2020 soit 1,185 T/ha contre 1,073T », a précisé le Ministre Dossouhoui. Pourtant, les conditions climatiques s’étaient dégradées avec des retards de pluie et des poches de sècheresse. Néanmoins, la production de coton graine ainsi que le rendement obtenu sont supérieurs à ceux enregistrés au cours de la campagne précédente. « Cette amélioration de la performance enregistrée dans un contexte a priori défavorable s’explique entre autres par un dispositif d’encadrement et conseil agricole aux producteurs et un appui à la gouvernance des organisations de producteurs de coton plus adaptés durant la campagne cotonnière 2020-2021 », a expliqué le ministre.
L’AIC toujours déterminée
Pour en arriver là, il aura fallu l’assainissement des familles de l’Interprofession et des actions pour augmenter le rendement à l’hectare. « La famille de l’Interprofession étant composée des producteurs et des égreneurs, les producteurs ont joué leur partition. Ils ont eu des exigences à l’endroit de l’Interprofession à savoir la fourniture des intrants de qualité à temps réel, la fourniture de l’encadrement qu’il faut et leur donner des prix rémunérateurs, toute chose qui leur permettrait d’être en confiance, puis se projeter dans le temps sur des revenus relativement bons. Avec l’appui du Gouvernement, l’AIC a veillé pour que la famille des producteurs puisse être débarrassée d’un certain nombre de comportements déviants, notamment les dettes internes que les producteurs contractent entre eux », a dit Mathieu Adjovi, Président de l’AIC. Il a d’ailleurs profité pour exprimer sa reconnaissance à l’endroit des producteurs pour qui, faire du coton est devenu quelque chose de très important. La reconnaissance est allée également à l’endroit du Gouvernement. « Je voudrais saluer le Gouvernement pour son appui sans cesse en conseil et en encadrement. Le Ministre de l’agriculture est tout le temps à nos côtés. L’AIC continuera à jouer sa partition. Nous allons veiller à ce que la vision et la projection que nous avons sur les cinq prochaines campagnes puissent nous permettre de produire un million de tonnes de coton graine. Je pense que nous y arriverons, car les facteurs positifs et favorables sont au rendez-vous », a-t-il laissé entendre.
Des impacts majeurs sur l’économie
Les rendements à l’hectare sont améliorés. Ils sont passés de 1,073 tonne à l’hectare à une 1,200 tonnes/ha. Le prix d’achat du coton graine aux producteurs reste le meilleur de la sous-région. Le prix de cession des intrants aux producteurs n’a pas été non plus augmenté, ceci avec l’accord des distributeurs d’intrants malgré l’augmentation des prix de ces intrants sur le marché international. L’AIC et le Gouvernement entendent faire mieux pour améliorer le revenu du producteur. « Avec 100 kg d’amélioration de rendement à l’hectare, le producteur peut gagner près de 200.000 F CFA dans son revenu. Donc, il y a une prise de conscience de la part des producteurs », a dit Mathieu Adjovi. Au total, 209 602 producteurs dont 17 395 femmes relevant de 2 434 CVPC ont été enregistrés durant la campagne 2020-2021 contre 219 472 producteurs pour la précédente campagne (AIC), évolution déclinante consécutive au processus d’assainissement des coopératives par l’AIC. La valeur nette payée aux producteurs à titre de fonds coton après déduction des différents crédits à la production s’élève à 99 525 884 850 FCFA. Les frais de marché à verser aux organisations de producteurs pour la commercialisation des 725 660,53 tonnes se chiffrent à 1 451 321 060 FCFA. « La filière coton est le sous-secteur agricole le mieux structuré au Bénin qui garantit un revenu aux producteurs, assure à divers opérateurs économiques des recettes vitales et a un impact direct sur le niveau de vie des populations impliquées de même que sur les indicateurs de performance de l’économie nationale », conclut le Ministre Gaston Dossouhoui.
Encadré
Au titre de la campagne en cours, la production du coton-graine au 13 avril 2021 de 725 660,53 tonnes induit plusieurs effets dont notamment :
Au bénéfice :
* des producteurs de coton (101 530 115 058 F CFA) :
* La valeur nette payée aux producteurs à titre de fonds coton après déduction des différents crédits à la production est de 99 525 884 850 FCFA.
* Les frais de marché à verser aux organisations de producteurs pour la commercialisation des 725 660,53 tonnes se chiffrent à 1 451 321 060 FCFA.
* Les frais de gestion des intrants versés aux OP s’élèvent à 552 909 148 FCFA.
* des importateurs et distributeurs d’intrants (89 089 449 000 FCFA).
* des transporteurs d’intrants, de coton graine, de fibre et autres produits dérivés (30 477 237 201 FCFA).
* des recettes douanières (8 035 925 000 FCFA) réparties en :
* Prélèvements de taxe au cordon douanier au taux de 10 FCFA/kg font un total de 5 460 000 000 FCFA pour la fibre et la graine exportées.
* Taxes douanières de 0,85% de la valeur FOB des volumes de fibre exportés font un total de 2 575 925 000 FCFA.
* des acteurs portuaires (Manutentionnaires, transitaires, Acconiers, contrôleurs de poids…) la mise à FOB de la fibre permet un revenu de 10 392 668 612 F CFA.
* des collectivités locales, elles ont bénéficié de la taxe sur le développement local (TDL). Conformément à la loi, le taux retenu de 2 FCFA/kg a permis de verser aux communes au titre de la campagne 2020-2021, 1 451 321 060 FCFA.
* des banquiers 9 642 329 351 FCFA.
* des Assureurs : 1 281 779 309 FCFA.
* des saisonniers des usines d’égrenage et de trituration : 2 668 983 452 FCFA.
* Les Impôts et taxes perçus par l’Etat sur les revenus et la consommation des acteurs et des sociétés intervenant dans la filière : 14 078 532 371 FCFA.
Propos du Président de l’Association Interprofessionnelle du Coton (AIC), Mathieu ADJOVI
« Je profite de cette occasion pour faire un point de ce qui est fait depuis 2016. Depuis cinq ans que l’Etat a eu raison de faire confiance à l’Interprofession. A cet effet, je voudrais exprimer ma reconnaissance à l’endroit des producteurs pour qui, faire du coton est devenu quelque chose de très important. Ils ont cru en la filière, à l’Interprofession et à l’accompagnement que le Gouvernement et l’AIC leur ont apporté tout au long des années 2016 à 2021. Je voudrais les saluer parce que nous ne pouvons atteindre ce niveau de production sans leur engagement. La famille de l’Interprofession étant composée des producteurs et des égreneurs ; les producteurs ont joué leur partition. Ils ont eu des exigences à l’endroit de l’Interprofession à savoir la fourniture des intrants de qualité à temps réel, la fourniture de l’encadrement qu’il faut et leur donner des prix rémunérateurs, toute chose qui leur permettrait d’être en confiance, puis se projeter dans le temps sur des revenus relativement bons. Avec l’appui du Gouvernement, l’AIC a veillé pour que la famille des producteurs puisse être débarrassée d’un certain nombre de comportements déviants, notamment les dettes internes que les producteurs contractent entre eux. Une chose est de payer correctement les producteurs, une autre chose est que la redistribution de ces paiements à l’intérieur des coopératives de producteurs se fasse convenablement. Il se trouve malheureusement que nous avons constaté que les comportements déviants ont inhibé la vie de ces coopératives. Alors, avec l’appui du Gouvernement, nous avons pris les mesures idoines pour revoir la vie de ces coopératives, en accord avec leur faitière, la fédération nationale des producteurs de coton. Et désormais, un dispositif est installé pour régler l’endettement des producteurs entre eux. Je voudrais également insister sur le comportement des producteurs qui, il y a quelque temps, visaient à délaisser les intrants de bonnes qualités mis à leur disposition au profit d’intrants frelatés importés des pays voisins. Ce qui faisait baisser les rendements. Mais vous avez noté que maintenant, les rendements à l’hectare sont passés de 1,073 tonne à l’hectare à une 1,200 tonnes/ha ; Et nous projetons un rendement de 1,300 à 1,500 à l’hectare. Toute chose qui améliore le revenu du producteur. Avec 100 kg d’amélioration de rendement à l’hectare, le producteur peut gagner près de 200.000 F CFA dans son revenu. Donc il y une prise de conscience de la part des producteurs. A l’Interprofession, nous allons faire un état de veille permanent pour éviter toute forme de déviance de la part des producteurs. Aussi, pour ce qui concerne le prix d’achat du coton graine aux producteurs, il est le meilleur de la sous-région. Nous n’avons aussi pas augmenté le prix de cession des intrants aux producteurs, ceci avec l’accord des distributeurs d’intrants. Malgré l’augmentation des prix de ces intrants sur le marché international. Toute chose qui contribue à renforcer la volonté du producteur à continuer à produire en qualité et en quantité. Nous avons insisté sur la productivité, le rendement à l’hectare et cela nous permet de nous hisser à ce niveau de production qui tourne autour de 728.000 tonnes. Je voudrais à nouveau saluer la détermination des producteurs et les égreneurs qui ont régulièrement enlevé et payé le coton graine produit par les producteurs. Tout cela constitue à donner cette image positive que nous avons de la filière coton actuellement sur le plan national et international. Je voudrais saluer le Gouvernement pour son appui son cesse en conseil et en encadrement. Le Ministre de l’agriculture est tout le temps à nos côtés. L’AIC continuera à jouer sa partition. Nous allons veiller à ce que la vision et la projection que nous avons sur les cinq prochaines campagnes puissent nous permettre de produire un million de tonnes de coton graine. Je pense que nous y arriverons, car les facteurs positifs et favorables sont au rendez-vous »