D’un côté ceux qui sont dans le déni et qui te diront que tout va bien et qu’il n’y a pas de crise. De l’autre côté, on reconnaît qu’il y a crise et que les tensions sont réelles.
Toutefois de part et d’autre c’est le jusqu’auboutisme. Chacun défend sa chapelle et ne tolère aucun autre son de cloche. Un côté considère que ce sont des terroristes, des ennemis de la Nation. L’autre côté considère que la nation est en péril face à des dérives autocratiques, il faut la délivrer.
Faut-il pour autant s’en tenir à cette polarisation ? À ce refus de s’écouter? Quid d’une passerelle entre les deux camps ?
La fracture est grande. Certaines plaies auront du mal à être pansées, à se refermer. Certaines guerres fratricides laisseront des cicatrices indélébiles. Des rubiconds ont été franchis. Le sang a coulé. Il est temps de limiter les dégâts. L’extrémisme ne mène nulle part et les intérêts partisans doivent avoir des limites.
Tout le monde ne se reconnaît pas dans l’un ou l’autre camp. Certaines personnes optent pour la troisième voie. La voie du dialogue, du consensus, de l’apaisement. Ces personnes ne sont ni ennemies de la République, ni terroristes. Elles ne sont pas non plus des collabos. Elles aiment profondément leur pays. Et c’est au nom de cet amour pour la patrie qu’elles refusent de se laisser emporter par ce tourbillon dévastateur qui menace le pays. La voix de la 3ème voie demande à ce que la balle soit mise à terre.
Et ce beau monde non aligné réclame, exige que soit sauvegardées l’unité et la cohésion nationales. L’esprit de fraternité et de paix doit prévaloir. Il faut arrêter la saignée ! L’indifférence et l’intolérance ne sont pas permises sinon c’est l’impasse, c’est le gouffre. On est en droit de s’indigner dès lors que c’est le pays et les citoyens qui pâtissent de cette situation.
Le dialogue est un impératif car tout le monde ne peut être terroriste.
Il y a malaise, il y a mal-être, c’est profond, c’est bien au-delà des sphères politiques. Le vivre ensemble est touché. Amitiés, familles, régionalisme, intolérance, etc tout y est passé.
Même si c’est une infime partie du corps qui se porte mal, l’on ne peut prétendre que tout va bien et qu’on est en parfaite santé.
Par ailleurs, même les pays ayant connu la guerre ont montré que l’usage de la force aura toujours des limites. Ces pays ont su ‘’déposer les armes’’ pour négocier une sortie de crise durable. Malgré des bilans mitigés, malgré les avis partagés, “fameux” gouvernements d’union nationale prouvent que même après un conflit armé, on peut se retrouver à négocier, s’entendre et travailler ensemble.
Toutefois, laisser chacun dans son rôle est toujours possible : gouvernants, opposants, société civile et citoyens. Chaque composante a sa partition à jouer. Chacun à sa place, il suffit juste que chacun ait l’espace d’opérer et de s’exprimer librement.
Le dialogue est vital. L’échange est fondamental. Il ne peut y avoir de réconciliation durable sans la case vérité. Non à la rage de vaincre ou de convaincre à tout prix. Il faut juste s’écouter et donner au dialogue toute sa place en incluant l’ensemble des forces vives de la Nation qui doivent y être conviées.
Oui le dialogue incluant l’ensemble des filles et fils d’une même Nation et non uniquement des clans. Il se doit d’être inclusif pour atteindre l’objectif escompté. C’est la Nation toute entière qui est meurtrie.
Toutefois, pour ce faire, il faut une véritable volonté politique. Le Président de la République a toutes les clés en main.
Il peut se faire aider et avoir recours (y inclus au-delà des frontières nationales) à une personnalité crédible et acceptée de tous pour mener à bien cette mission vitale de réconciliation nationale.