Le montant des dépôts collectés par les institutions de microfinance s’est accru en 2020 dans l’Umoa. En revanche, le taux de dégradation du portefeuille est en hausse en raison de la pandémie de Covid-19 qui a affecté les activités économiques.
A fin décembre 2020, le montant des dépôts collectés par les institutions de microfinance s’élève à 1650,5 milliards F Cfa contre 1431,0 milliards F Cfa une année plus tôt dans l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa). Cette augmentation enregistrée, en dépit de la crise sanitaire de Covid-19 qui a ralenti les activités économiques, représente 15,3 %, aux termes du dernier rapport de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) sur la Situation de la microfinance dans l’Umoa.
La progression est enregistrée dans tous les pays membres sauf en Guinée-Bissau (-5,5 %). Le Mali enregistre une augmentation de 21,4 %, le Togo : 21,1 %, le Burkina : 18,7 %, le Niger : 17,5 %, le Bénin : 13,1 %, la Côte d’Ivoire ; 12,3 % et le Sénégal : 11,6 %.
En revanche, le taux brut de dégradation du portefeuille s’est inscrit en hausse, ressortant à 8,1 % contre 6,5 % à fin décembre 2019, pour une norme généralement admise de 3 % dans le secteur. Cette forte dégradation constatée est liée à une augmentation des crédits en souffrance en rapport avec la crise sanitaire et économique, précise le document de la Banque centrale.
L’Union compte à fin décembre, 16 institutions de microfinance en difficulté et placées sous administration provisoire, dont 5 au Bénin, 3 au Burkina ainsi qu’au Togo, 2 au Niger. La Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal comptent chacun une structure de microfinance en difficulté.
Au total, 521 systèmes financiers décentralisés (Sfd) opèrent dans l’Umoa à fin 2020. Ils offrent des services financiers à 15 949 136 personnes à travers 4299 points de service répartis dans les États membres.
Dépôts à vue prépondérants
L’épargne recueillie représente 5,1 % de la totalité des dépôts détenus par les établissements de crédit de l’Union. Selon la Bceao, le montant moyen de l’épargne par client a connu une baisse de -1,3 % pour s’établir à 103 484 F Cfa à fin décembre 2020 après 104 845 F Cfa à fin 2019.
Les dépôts à vue demeurent prépondérants avec une part de 60,3 %. Les dépôts à terme et les autres dépôts constituent respectivement 18,1 % et 21,6 %.
L’encours des crédits des Sfd ressort à 1662,2 milliards F Cfa soit un accroissement de 12,1 % par rapport à 2019. Cette hausse est observée au Mali (+20,1 %), en Côte d’Ivoire (+19,1 %), au Bénin (+12,8 %), au Togo (+10,4 %), au Burkina (+9,7 %) et au Sénégal (+9,3 %). Deux pays de l’Union ont enregistré une diminution à savoir le Niger (-33,1 %) et la Guinée-Bissau (-5,7 %).
L’encours des crédits représente 6,8 % des créances consenties par les établissements de crédit de l’Union. Une part de 50,1 % de l’encours des crédits des institutions de microfinance est constituée de l’encours à court terme. Les prêts à moyen et long termes représentent respectivement 30,0 % et 19,9 % sur la période sous revue.
L’épargne mobilisée par les Sfd a été constituée à hauteur de 51,3 % par les hommes, 26,8 % par les femmes et 21,9 % par les groupements. La clientèle masculine a bénéficié de 56,5 % des crédits. La clientèle féminine et les groupements ont respectivement 21,2 % et 21,3 % des financements.
L’encours moyen des prêts par bénéficiaire a diminué de 4,1 %, pour s’établir à 104 217 F Cfa à fin décembre 2020 contre 108 666 FCFA une année plus tôt, selon la Bceao .