Mardi 20 avril 2021, Reporter sans frontière (Rsf) a rendu son Rapport sur la liberté de presse dans le monde. Mauvaise nouvelle pour le Bénin qui reste toujours dans la zone rouge. Le Bénin perd une place par rapport à 2020. En effet, de la 113e place, le Bénin descend à la 114e place sur 180 pays dans le monde. Rsf constate que, malgré que le Bénin dispose d’un paysage médiatique des plus pluralistes (plus de 70 radios, une soixantaine de titres de presse et une quinzaine de chaînes de télévision), le pouvoir en place depuis 2016 exerce un contrôle absolu sur les médias. Rsf pointe du doigt le Code sur le numérique dont certaines dispositions répressives entravent la liberté d’informer en criminalisant les délits de presse en ligne. Ainsi, des journalistes et bloggeurs ont été poursuivis, depuis l’adoption de cette loi en 2018. Mais il n’y a pas que ça. Au nombre des entraves à la liberté d’expression au Bénin, Rsf dénonce l’inaccessibilité de l’opposition aux médias de service public. Des notes de cadrage sont régulièrement envoyées aux rédactions, après les conseils des ministres, définissant des angles de traitement relevant de la communication pro-gouvernementale, constate l’Organisation. A tout cela s’ajoute la suspension pour une durée indéterminée, malgré une décision de justice en date de 2017, de Sikka Tv, une chaîne de télévision appartenant à Sébastien Ajavon, considéré comme principal adversaire politique du président Patrice Talon. L’organe de régulation des médias Haac n’est pas aussi épargné. Rsf déplore dans ce rapport l’irrégularité de l’Aide de l’Etat à la presse, de même que la demande d’autorisation préalable avant d’avoir le droit d’exercer pour les sites d’information, tout chose qui, selon Rsf, viole les standards internationaux en matière de liberté d’expression et qui sonne comme une tentative de réduire au silence les sites critiques du pouvoir. Rappelons qu’en 2016, le Bénin occupait la 78e place.
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