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Entretien avec le député Up Patrice Agbodranfo Nobime : « le quartier latin de l’Afrique politique est de retour »

Publié le vendredi 23 avril 2021  |  Fraternité
L’Honorable
© aCotonou.com par DR
L’Honorable Patrice Nobimè Agodranfo
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Karim O. ANONRIN
L’actualité politique nationale, c’est la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 11 avril dernier donnant vainqueurs le duo formé par Patrice Talon et Mariama Chabi Talata Zimé Yerima. Dans un entretien accordé à votre journal, le député à l’Assemblée nationale, Patrice Agbodranfo Nobimè, membre du parti Union Progressiste (UP) nous livre ses impressions sur ladite élection et ses implications surtout que la colistière du président élu, Mariama Chabi Talata Zimé Yerima, est appelée à céder son siège au Parlement. Dans la même interview, le député Patrice Agbodranfo Nobimè, s’est prononcé sur l’attitude de l’opposition au régime en place sans oublier ce que devrait être selon lui, les relations entre les partis politiques de la mouvance présidentielle.


Le Bénin vient d’organiser sa septième élection présidentielle depuis l’avènement du renouveau démocratique. Qu’est-ce cela représente pour vous ?
Cette élection présidentielle représente pour moi, l’expression de la maturité politique et de la maturité démocratique du peuple béninois. En effet, réussir à tenir ce scrutin présidentiel était un challenge pour toute la Nation béninoise parce que oui c’est vrai, c’est la septième élection présidentielle de l’ère du renouveau démocratique mais c’est aussi et surtout la première élection présidentielle après les réformes politiques majeures que la classe politique a acceptées et qui sont mises en œuvre depuis 2016 dans notre pays. Le fait d’avoir pu organiser l’élection du 11 avril 2021 dans les délais constitutionnels avec le calme et la sérénité qui ont caractérisé la majorité des Béninoises et des Béninois qui se sont rendus aux urnes ce jour-là est à l’honneur de notre peuple.

Est-ce qu’on peut dire que le quartier latin de l’Afrique renaît de ses cendres ?
En réalité, le quartier latin de l’Afrique que nous sommes ne nous a jamais quitté. Ce symbole nous a toujours habité en tant que peuple. Ce qui s’est passé c’est que les égarements de gouvernance et les mauvais choix politiques, économiques et sociaux ont contribué à nous éloigner un tout petit peu de quelque chose qui fait partie de notre patrimoine génétique. Je peux le dire. Le quartier latin de l’Afrique est en nous et pour toujours. Vous demandez si le quartier latin de l’Afrique renaît de ces cendres. On peut dire que le quartier latin de l’Afrique est en train de se réhabiliter, est en train de se restaurer parce qu’en réalité, la renaissance que notre peuple a commencé par vivre depuis l’arrivée au pouvoir du Président Patrice Talon est quelque chose dont nous avons toujours été capables, est quelque chose qui était à notre portée, mais par le concours de plusieurs facteurs, et avec surtout la mauvaise foi politique, nous n’avons pas su opérer très tôt cette renaissance. Oui ! Aujourd’hui, on peut le dire le quartier latin de l’Afrique politique est de retour parce que tout part de la politique.

Comme vous le disiez tantôt, cette élection présidentielle est la première organisée après les réformes politiques entreprises par le gouvernement du président Patrice Talon avec l’appui du Parlement. Faut-il toujours y croire lorsqu’on sait qu’il y a eu trop de grincements de dents tout au long du processus électoral ?
Il n’y a pas de raison de ne pas croire aux réformes. D’ailleurs, le peuple béninois, le 11 avril dernier a donné la preuve qu’il croit aux réformes politiques et qu’il y adhère entièrement parce que les résultats de ce scrutin n’ont pas deux significations. Cest tout simplement l’adhésion des Béninoises et des Béninois dans leur majorité à ces réformes. Les grincements de dents tout au long de processus électoral dont vous parlez procèdent du choix politique fait par nos adversaires politiques. Il est facile de grincer les dents lorsqu’on refuse de voir l’évidence et lorsqu’on refuse de se conformer aux lois de la République. Quand on veut résister aux lois en vigueur dans un Etat de droit, dans une République, il y a de quoi grincer les dents tout le temps. Ce sont des grincements de dents voulus parce que ceux qui ont grincé les dents avaient le temps de prendre leurs dispositions pour s’éviter ces grincements de dents. Cela fait partie aussi de la pluralité démocratique, de la pluralité politique qui nous caractérise, que face à chaque situation, il y ait toujours certains de nos compatriotes qui ne puissent pas être d’accord. C’est ce qui fait la vie démocratique d’une Nation.

Justement à propos des réformes politiques, la question du parrainage n’était-elle pas pour faciliter la réélection du président Patrice Talon ?
Au moment où nous étions en train de réviser la Constitution après le dialogue politique en novembre 2019, le Chef de l’Etat Patrice Talon ne s’était même pas encore prononcé sur sa candidature parce qu’on était encore tout moins à deux ans de l’élection présidentielle. Le parrainage a été institué dans la Constitution et dans le Code électoral pour régler un certain nombre de problèmes et nous l’avons suffisamment expliqué. S’il y a quelque chose qui a pu faciliter comme vous le dites la réélection du Président Patrice Talon, ce n’est sûrement pas le parrainage. C’est plutôt son bilan inattaquable, un bilan élogieux sur les cinq années de pouvoir qu’il a déjà exercé et surtout le projet de société qu’il a proposé aux béninoises et aux béninois pour les cinq prochaines années. « Le développement, ça y est ! », c’est quelque chose qui a plu aux béninois parce qu’ils savent très bien que quand Patrice Talon promet, il le fait. Il ne dit que ce qu’il est incapable de faire. Il n’a jamais été dans la démagogie. Je répète : si quelque chose comme vous le dites a pu faciliter la réélection du Président Patrice Talon, c’est son bilan et son projet de société

Maintenant que le second mandat est acquis, qu’attendez-vous du second quinquennat du président Patrice Talon ?
Pour le second mandat du Président Patrice Talon, il n’est pas bienséant de se mettre à dire on attend ci, on attend ça. Le Président Patrice Talon est un homme d’engagement. En 2016, lorsqu’il a proposé aux béninois son projet de société « nouveau départ », il en est sorti après le PAG1 « Bénin Révélé » qui n’est rien d’autre que son projet de société en. Investissements productifs pour le développement. Cette fois-ci, on a le projet de société « Le développement ça y est » qui va déboucher sur le PAG2. On ne pourra s’attendre qu’à ce qui est prévu dans le projet de société. Maintenant pour que tout ceci puisse se réaliser, chacun d’entre nous à une partition à jouer. Nous avons une contribution à apporter qu’on soit ministre, député, Directeur général, maire, conseiller, chef quartier, cadre de l’administration, simple citoyen, ou commerçante. Tout le monde doit participer à l’effort collectif de construction de notre pays.

Aux lendemains du scrutin du 11 avril dernier, beaucoup ont dit qu’il faudra envisager un autre dialogue politique national. Est-ce vraiment utile selon vous ?
Je pense que nous n’allons pas passer toute notre vie à organiser des dialogues politiques. Le Président Patrice Talon est un homme de dialogue et de paix et il l’a prouvé à plusieurs occasions. Après les élections législatives de 2019, il a initié un dialogue politique et par rapport à cette rencontre, tout le monde sait l’attitude qu’avait eue en son temps ceux qui demandent un dialogue politique aujourd’hui ou ce qu’ils appellent des assisses nationales. Quand le Chef de l’Etat était allé accomplir son devoir civique le 11 avril, les journalistes lui avaient demandé ce qu’il pense de ce que demande l’opposition dont entre autre l’organisation des assisses nationales et il a répondu que ce n’est pas tout ce que l’opposition demande qui est pertinent et je suis totalement de son avis. Tout n’est pas utile, tout n’est pas pertinent, parfois ces demandes, ces revendications sont faites dans le but, soit de faire perdre du temps, soit pour réaliser un objectif politique qui n’est pas celui du peuple, qui n’est pas celui du développement ; peut-être l’objectif de la préservation de quelques intérêts politiques, égoïstes et pervers. C’est ce que je crois.

L’élection présidentielle de cette année a démontré la capacité des forces politiques de la mouvance présidentielle à travailler ensemble pour un même idéal. Nous avons vu 5 partis politiques à savoir le PRD, l’UP, le BR, l’UDBN et Moele-Benin battre campagne pour un seul duo de candidats sans anicroche. Quelle sera la suite ? Les intrigues vont-elles reprendre à la veille des législatives de 2023 où il y aura un minimum d’entente pour assurer la majorité parlementaire au président Patrice Talon ?
La suite, c’est que tous ces partis politiques, comme ils l’ont toujours fait, vont continuer à cohabiter, à coexister au sein de la majorité présidentielle pour la réussite du nouveau mandat du président de la République. Ce que vous appelez intrigues, en réalité, ce sont des moments de compétitions au sein de la majorité présidentielle parce que même si nous sommes des partis de la majorité présidentielle, pour certaines élections nous somme des adversaires. Nous sommes des rivaux et nous essayons avec élégance de nous combattre sans oublier que nous appartenons à la même famille. Vous avez parlé des législatives de 2023. Bien évidemment que c’est un autre challenge et la majorité présidentielle étant une grande famille, au sein de cette majorité, chaque parti voudra montrer qu’il est le plus grand et comme vous le savez très bien actuellement à tout point de vue, l’Union Progressiste est le parti le plus grand, du point de vue nombre de députés à l’Assemblée Nationale, du point de vue nombre de conseillers et du point de vue nombre de maires. Donc cette position que nous avons, nous allons travailler à la consolider. Il n’est pas question pour nous à l’Union Progressiste de nous laisser ravir la vedette par nos partenaires de la majorité présidentielle. Donc c’est une compétition qui est normale. Ce ne sont pas des intrigues.

Un poste sera bientôt vacant au Parlement ; celui du premier vice-président avec l’élection de votre collègue Mariama Chabi Talata Zimé Yerima à la vice-présidence de la République. L’honorable Patrice A. Nobimè est-il candidat à sa succession ?
Sourire ! Quand Madame Mariama Chabi Talata Zimé Yerima, Première Vice-Présidente de l’Assemblée Nationale est brillamment élue Vice-Présidente de la Présidence de la République, va décider d’aller assumer cette même fonction, bien évidemment, elle va laisser tomber le poste de Première Vice-Présidente de l’Assemblée Nationale. Voilà ! C’est un poste qui sera vacant et auquel il faut pourvoir. La Constitution et le règlement intérieur de l’Assemblée Nationale ont défini les mécanismes et les conditions dans lesquelles il faut pourvoir au poste vacant au sein du bureau de l’Assemblée Nationale. Alors vous demandez si je suis candidat à sa succession ? Autant que moi, tous mes collègues ont le mérite, la capacité, l’intelligence qu’il faut pour être candidat à sa succession, mais c’est une question politique. Elle est de l’Union Progressiste et puisque vous savez très bien que le bureau politique de l’Assemblée Nationale respecte la configuration politique du Parlement, raisonnablement on doit s’attendre à ce que ce poste revienne à l’Union Progressiste. En tout cas c’est mon souhait. Et donc le débat va être fait au sein de l’Union Progressiste. Nous sommes un parti très bien structuré où règnent l’ordre et la discipline. Ce qui est important ce ne sont pas les ambitions personnelles. Ce qui est important, c’est le respect des directives et des consignes du parti. Nous avons un groupe parlementaire qui fonctionne très bien. Cette question va être débattue à l’interne. Ce qui est important c’est ce que nous ferons pour que ce poste puisse quand même rester à l’Union Progressiste.

Après le décès du député Alidou Démolé Moko, vous n’avez pas pu le remplacer parce qu’il est un suppléant. Ce sera la même chose avec le départ de Mariama Chabi Talata Zimé Yerima du Parlement. Ne voyez-vous pas qu’il faudra toiletter à nouveau le Code électoral pour que chaque député ait au moins deux suppléants afin d’éviter la réduction des membres de l’Assemblée nationale ?
Que l’on démarre une législature avec 83 députés et qu’on la clôture avec 82, 81, 80 députés, je pense que ce n’est pas un problème. Je ne pense pas non plus que l’on ait besoin de modifier la loi pour donner à chaque député deux suppléants. Ca fait plus de charges pour le contribuable béninois et ce n’est vraiment pas utile. Dès la prochaine législature, ces problèmes se régleront d’eux-mêmes puisque le nombre des membres de l’Assemblée nationale va connaître une augmentation avec l’entrée d’office de vingt-quatre femmes soit cent neuf parlementaires y compris la sixième circonscription électorale qui aura désormais sept représentants au lieu de cinq.

Votre mot de fin.
Je vous remercie pour cette opportunité que vous me donnez de me prononcer sur la présidentielle au terme de laquelle notre leader, le président Patrice Talon a été déclaré définitivement élu par la Cour Constitutionnelle. Nous attendons sereinement la cérémonie de prestation de serment. Le peuple béninois doit être certain d’une chose : le Bénin est sur le chemin du développement et avec le second mandat qu’il vient d’accorder au président Patrice Talon, l’œuvre du développement va être parachevée pour le bonheur des Béninoises et des Béninois.

Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN
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