Mercredi 14 avril 2021. Matinée ensoleillée. Le restaurant U de l’Université d’Abomey Calavi, aux couleurs nationales est calme. Il est 10 heures, et aux alentours, les odeurs de la cuisine semblent prévenir les passants de ce que ce sera bientôt le déjeuner. Sans vraiment donner l’impression, certains attendent déjà d’ailleurs autour des barreaux qui donnent accès à l’intérieur. Alain, étudiant en deuxième année à la Faculté des Sciences Agronomiques (Fsa), a un plan en tête. « J’ai deux tickets sur moi. Quand je vais prendre mes deux plats tout à l’heure, je vais manger un sans œuf et garder le second avec les quatre œufs pour la soirée ». Frida, étudiante en première de Linguistique est aussi une habituée des lieux. « J’ai l’habitude de venir au restau du lundi au jeudi. Les vendredis, il y a tellement du monde. C’est le jour où l’on sert du couscous. Il faut prier pour avoir un plat. Tu peux acheter le ticket des fois et rester dans les rangs sans gain de cause »,
Les minutes s’égrènent. L’astre jour continue sa course vers le Zénith. Ses rayons lumineux irradient la terre de son ambiance caniculaire. Du côté de l’esplanade de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi qui fait face à ce bâtiment, les bancs sont occupés par des étudiants parmi lesquels se trouvent d’éventuels convives. Goutte à goutte, le rang s’allonge. Les premiers venus ont déjà signé leurs tickets.
Plus d’une demi-heure pour un plat
A 11h 20min, le Président du Cogerhes invite trois étudiants au sein du restau. L’objectif est de goûter le repas pour s’assurer qu’il est servable. Gildas Adjagborin, membre du comité de contrôle explique : « ces trois étudiants dégustent d’abord avant le service afin de nous dire les insuffisances et de confirmer la qualité du repas. Dans le cas où ils ne donnent pas une bonne appréciation, alors les bonnes dames sont obligées de préparer à nouveau car nous devons manger pour vivre et non se créer des problèmes. »
A travers les fenêtres, l’on peut apercevoir les rangées de tables qui remplissent la salle. Au travers des comptoirs, on découvre les bonnes dames s’activer pour le démarrage du service. Pendant ce temps, à 11h50, à l’extérieur, les convives s’impatientent toujours pour déjeuner. Déjà 20 min de retard. Les discussions à bâton rompu vont bon train pour occuper encore le temps. Au niveau des deux entrées, les consignes sont fermes pour le respect des mesures barrières. Le port des bavettes est obligatoire, de même que le lavage des mains. Entre mobilité, attente prolongée et impatience, le rang reste intact. La chaleur devient intense. En attendant, certains s’offrent de l’eau et des jus en attendant auprès des vendeuses ambulantes.
« Avancez ! »
L’attente ne sera plus longue. Un responsable de la Police Universitaire, badge au cou, sort de la salle à manger et donne le top. « Portez bien vos bavettes ; rentrez un à un et dans la discipline ». Chaque étudiant se dirige alors vers les bonnes dames toujours en gardant sa position dans le rang. Les uns et les autres ont été servis, chacun a pris le repas en fonction du nombre de tickets qu’il possède. Les commentaires vont bon train autour des tables. « On dirait qu’il n’y a pas du tout de piment dans le spaghetti », se désole une étudiante qui pourtant finira son plat quelques minutes plus tard. A 14h, le service prit fin. En sortant, certains se donnent rendez-vous pour le soir pour le dîner, et d’autres le lendemain pour un autre déjeuner.
Virginie SADOHOUNME(Stag)