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Burkina Sat 1: Le Burkina vise les étoiles !

Publié le vendredi 23 avril 2021  |  La Nation
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© Autre presse par DR
La Chine lance avec succès un nouveau satellite d`observation océanique
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Par Paul AMOUSSOU,

Décrocher la lune, serait facile, à en croire le professeur Ouattara qui pilote l’ambition satellitaire du Burkina, un projet qui n’est pas sans la volonté et l’appui substantielle du président Kaboré. Le professeur Frédéric Ouattara, président de l’Université Norbert ZONGO, la deuxième grande université du Burkina Faso en dit plus long dans la présente interview.



La Nation : D’où vient le projet satellitaire du Burkina ?

Pr Frédéric Ouattara : J’ai eu la chance d’être primé en décembre 2018 comme meilleur physicien spatial d’Afrique. Après j’ai participé à une conférence internationale à Vienne où je me suis rendu compte qu’il y a beaucoup de nations qui sont de même capacité que le Burkina Faso et qui entreprennent des activités spatiales. Des pays de l’Amérique latine comme le Costa Rica, le Guatemala et les pays d’Afrique du Nord et aussi le Nigeria. Cela veut dire que c’est possible avec la volonté et les compétences disponibles d’entreprendre un projet satellitaire. Au retour de la conférence, le président du Faso m’a fait l’honneur de me recevoir et je lui ai dit qu’en tant que physicien, il y avait un déficit d’enseignants de science dans les lycées et qu’il était important de trouver les voies et moyens pour assurer la relève et créer une révolution dans le secteur. Je lui ai demandé qu’il fallait mettre en place un mécanisme pour créer un centre spatial, afin que les gens viennent regarder pour comprendre déjà comment est l’espace, le système solaire et l’espace. Il m’a encouragé pour cette activité, parce qu’il a compris la vision, qui est d’assurer la relève, inciter les jeunes à faire la science et pérenniser les activités spatiales. Il m’a donné le feu vert et il m’a dit que j’ai un budget et de trouver un moyen pour démarrer le projet. On a commencé à mettre en place une Task force autour d’un projet satellitaire burkinabé. Voilà comment est né Burkina Sat 1 avec l’appui du président du Faso et de tout son gouvernement.


Quelles sont les étapes suivantes?

Dans un projet spatial, il y a des étapes à franchir. La première étape est ce qu’on appelle la station au sol. Il faut que la station au sol se réalise pour montrer qu’on est capable de recevoir et d’échanger des satellites qui vont passer à travers des stations. On aurait pu s’arrêter là parce que les satellites existent partout et les données spatiales aussi existent partout. Mais les données spatiales coûtent cher. Souvent la dynamique spatiale ne vous arrange pas. Il est important que chacun ait ses données pour mieux l’utiliser par rapport à ses besoins. La deuxième phase est la construction du satellite. On ne fabrique pas les différents éléments mais il faut les acheter chez les fournisseurs internationaux reconnus et certifiés comme tels et les monter. Vient une troisième phase qui consiste à trouver le lieu du lancement, la fusée et décider de l’envoyer dans l’espace. C’est vrai qu’on a des compétences mais on n’a pas les moyens de la troisième phase et c’est là qu’intervient la coopération internationale. Donc, on va vers les pays qui ont les moyens comme les Etats-Unis, la Russie, la Chine et le Japon, l’Union Européenne et on leur propose, et eux ils nous fournissent un coût de lancement. Avant le lancement, il faut des tests. Quand j’ai rencontré le président du Faso, il nous a promis l’installation de tous les tests techniques. Dorénavant, les tests vont se faire au Burkina Faso. Chaque satellite a sa mission et Burkina sat 1 va se faire en collaboration avec les partenaires qui en ont les moyens d’ici juin 2021.


Quel est le but de lancement de Burkina sat 1 ?

Il y a l’objectif scientifique et les objectifs qui sont cruciaux pour le Burkina Faso. Scientifiquement, nous voulons être fiers en tant qu’Africain de réaliser ce que les autres font. C’est d’abord un challenge pour les task force que nous constituons. Pour le Burkina Faso, nous voulons régler les problèmes de l’agriculture burkinabé qui est tributaire de la pluviométrie, du changement climatique et de l’avancée du désert. Comment aider les paysans à faire face à tous ces problèmes climatiques ? Le second objectif est de permettre que les ressources en eau qui sont plus importantes soient mieux utilisées pour les cultures de petites saisons afin d’atteindre le niveau de suffisance alimentaire. Troisièmement, nous devons chercher comment faire pour déterminer les taux d’aérosol qui sont responsables des difficultés respiratoires. Et si on arrive à le faire, on va aider les populations à mieux se soigner. Et après, la prospection minière va suivre mais tout dépend des appareils. On va graduellement pour atteindre les challenges du Burkina Faso au plan de la santé, du secteur minier, agricole, des ressources humaines.

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