Bénin-Présidentielle 2021/Votes Multiples Et Bourrages D’urnes: Donc Personne Pour Écouter Hazoumè Et Cie ?

Publié le mercredi 28 avril 2021 | Matin libre

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Hyppolite Hazoumè, député de l’Union Progressiste

Les responsabilités seront situées en ce qui concerne les votes multiples et bourrages d’urnes dont les images indignes ont fait le tour des réseaux sociaux, jetant ainsi du discrédit sur le scrutin présidentiel du 11 avril 2021. En prélude aux résultats de la Céna et de la Cour constitutionnelle devant consacrer la réélection, dès le premier tour, du président candidat à sa propre succession, tellement le gouvernement s’était senti blessé dans son propre amour qu’il est monté au créneau pour menacer. Et sans coup férir, les boucs émissaires ont été tout de suite trouvés dans le camp de l’opposition. Certainement pour se refaire une bonne image aux yeux de la Communauté internationale. Pour Alain Orounla, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, ces cas de fraudes à ciel ouvert, observés le jour du scrutin, sont « manifestement et incontestablement imputables à ceux qui, bien que recalés, ont dit que le processus électoral n’aura pas lieu ». Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Séverin Quenum, lui, a été plus loin : « S’il est établi qu’il y a eu des fraudes ou que les personnes que nous avons vues dans les images ont simulé ces bourrages d’urnes pour discréditer le processus électoral en cours, toutes ces personnes-là feront l’objet de poursuites et seront donc déférés devant les Parquets et traduites devant les Tribunaux et seront jugées et punies conformément aux dispositions de la loi ». Plus de quinze jours après la sortie médiatique des deux ministres, l’eau a coulé sous le pont, mais visiblement les lignes n’ont pas bougé. Et pourtant, ce ne sont pas des indices ou des pistes explorables qui ont manqué. A moins que le gouvernement soit dans la logique de trouver forcément des poux sur une calvitie ; c’est-à-dire faire porter, coûte que coûte à l’opposition les cas de fraudes exposés à la face du monde à la présidentielle de 2021 au pays de Kaba et Béhanzin. Sinon qu’au soir même du scrutin, il y a eu, au nombre des vidéos qui ont fait le tour des réseaux sociaux, une qui faisait référence à un supposé chef d’arrondissement de Matéri, proche d’un député très connu de la Mouvance. Les images le montraient en train d’apposer le cachet sur tout ce qu’il avait sous la main comme bulletin de vote. Jusque-là, aucun semblant d’interpellation et d’audition de ce dernier présumé. Quand on laisse de côté les cas de bourrages d’urnes dans le Mono-Couffo, cités par plusieurs organisations ou institutions qui ont fait le Monitoring ou l’observation de l’élection, et on en vient à l’audio supposé d’un député de la 19ème circonscription électorale, toujours de la grande famille soutien du chef de l’Etat réélu, on peut se demander pourquoi jusque-là ces supposés auteurs de fraudes ne sont pas inquiétés. La justice est-elle inspirée ou sa célérité ne s’observe que sur les dossiers touchant à des têtes de l’opposition radicale à la gouvernance de Patrice Talon? Si tel n’est pas le cas, et comme l’indique le prénom d’un des supposés mis en cause, il faudrait, au nom de la vérité, que Nougbognon Hippolyte Hazoumè, qui s’est muré dans un silence de cimetière depuis le 11 avril, et le Ca en question soient tout au moins écoutés. Même une parodie d’interpellation pourrait déjà être un bon début d’engagement si réellement on veut démêler les écheveaux. D’aucuns pourraient dire que Hippolyte Hazoumè est un parlementaire et que la procédure est toute autre. Qu’à cela ne tienne ! Mais ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est une peut-être une chance d’avoir un Parlement monocolore, qui regarde dans le même sens. Si ce n’est que la levée d’immunité, ça devrait aller plus vite que la vitesse de la lumière.

Pour l’instant, le peuple s’impatiente !

Mike MAHOUNA

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