La dynamique continue ! Loin d’être un slogan de campagne, la vision imprimée au pays par le leader charismatique du régime du nouveau départ va se poursuivre. Les conclusions du premier conseil des ministres après la réélection de Patrice Talon sont édifiantes sur le sujet. L’acte fort de ce conclave gouvernemental est la nomination, après avis du Conseil supérieur de la Magistrature et consultation du président de l’Assemblée nationale, de Ismath Bio Tchané épouse Mamadou à la présidence de la Cour des comptes. Pas de répit pour les fossoyeurs des ressources publiques. Talon donne le ton.
Aucun risque que ne s’émousse sous son second quinquennat, la volonté affichée ces 5 dernières années, en matière de lutte contre la corruption. Bien au contraire. Patrice Talon à travers ce premier acte, qui par ailleurs comble la soif des Organisations de la société civile (Osc), prouve que son gouvernement ne reculera pas sur la question. Le moins qu’on puisse dire, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) aura davantage de clients. Les habitudes ont la peau dure sous nos cieux et en dépit du fait que le pays ait fait des progrès dans ce registre, il urge de maintenir la vieille. Et l’opérationnalisation de la Cour des comptes ne sera bénéfique qu’à cette lutte.
« Il n’y a pas de bonne gestion des finances publiques sans un contrôle a posteriori efficace dévolu à une juridiction financière indépendante et dotée de pouvoirs et de capacités d’investigation étendus », avait indiqué les Organisations de la société civile (Osc) dans leur plaidoyer intitulé « La Cour des comptes qu’il nous faut ! ». Ces organisations avaient relevé, qu’en mettant un terme à un retard de plus d’un quart de siècle pour constitutionnaliser la Cour des comptes en tant qu’Institution supérieure de contrôle des finances publiques, l’Etat a sonné l’espoir d’une justice financière professionnelle, opérationnelle, indépendante, efficace répondant aux normes et standards des institutions supérieures de contrôle, gage d’une redevabilité plus accrue et d’un renforcement de la lutte contre la corruption au Bénin.
« Nos organisations exhortent le Chef de l’Etat à poursuivre la manifestation de sa volonté politique contre la mal gouvernance, en rendant fonctionnelle au Bénin une Cour des comptes conforme aux normes internationales des institutions supérieures de contrôle des finances publiques, avant la fin de son mandat », a-t-on lu dans le plaidoyer du 30 octobre 2020, un an après la constitutionnalisation de la Cour des comptes, à la faveur la révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Cet appel est bien entendu avant la fin du mandat.
Dans les conclusions de ce conseil des ministres, il faut également relever la transformation de l’Agence nationale de mécanisation (ANaMa) en société nationale de Mécanisation agricole (SoNaMa) SA. C’est un secret de polichinelle que le secteur agricole a occupé une place de choix au cours du premier quinquennat de Patrice Talon notamment avec la filière coton qui trône désormais sur le toit africain mais aussi, le pays est passé deuxième producteur de vivrier de l’Uemoa. Et pour le second mandat, les couleurs sont déjà annoncées afin que cette dynamique se consolide.
Il est prévu un programme de promotion des grandes plantations à travers 500.000 ha de terre qui seront aménagés, plantés, et mis à la disposition des entrepreneurs agricoles individuels ou en coopérative pour l’émergence de filières porteuses comme le cajou, le cacao, l’hévéa, la banane plantain, les fruitiers, le palmier à huile, etc. Une vision qui appelle à une approche plus globalisante. A juste titre, le gouvernement acte, au terme de ce premier conseil des ministres après la réélection de Patrice Talon, la transformation de l’Agence nationale de mécanisation agricole en une société nationale « afin de lui permettre de réaliser des activités commerciales et industrielles, puis de contribuer de manière plus conséquentes aux programmes de modernisation du secteur agricole ». En un mot, la présidentielle est terminée. La construction de l’édifice Bénin et un accent particulier sur la bonne gouvernance. Telles sont les options pour les années à venir.