« Suite à des fortes mortalités de volaille observées dans des exploitations avicoles dans ces zones du pays, la Direction nationale des services vétérinaires et le Laboratoire central vétérinaire ont procédé à des investigations qui ont révélé dans lesdites exploitations (Kati, Bamako, Sikasso) l’infection au virus de la grippe aviaire », peut-on lire dans le communiqué du ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche. Au grand marché de volailles de Hamdallaye, certains vendeurs et éleveurs affirment n’être au courant ni du communiqué, ni de la présence du virus au Mali. De fait, leur quotidien n’a pas changé et aucune mesure n’a pour l’instant été prise à leur niveau. Afin de limiter la propagation, les autorités sont sur le point d’adopter un Plan d’urgence, en cours d’élaboration et de mise en œuvre, et plusieurs décisions ont été annoncées, à savoir : la mise en quarantaine des élevages concernés ; la désinfection des locaux et des matériels d’élevage ; le vide sanitaire d’au moins deux mois avant l’introduction de nouveaux sujets ; l’installation de pédiluves à l’entrée des poulaillers ; la destruction des cadavres par incinération et enfouissement et le suivi sanitaire régulier des poulaillers par les services vétérinaires. Une batterie d’annonces qui ne feront que « ralentir le marché », selon certains acteurs, notamment en cette période de Ramadan. Certains vendeurs craignent de perdre leurs volailles et leur clientèle.
Depuis un mois ?
Selon quelques éleveurs, le virus serait présent depuis plus d’un mois au Mali. Youssouf Lamine Traoré, propriétaire d’une exploitation avicole à Magnambougou, l’affirme, il a vu la plupart des volailles de ses voisins éleveurs périr. Il a depuis pris des mesures drastiques en redoublant de vigilance. « Nous désinfectons tous les 15 jours notre poulailler et en cas de mort les cadavres sont détruits », ce qui lui permet de tenir « debout », assure-t-il. Il peut aussi compter sur quelques fidèles, dont le goût pour la chair blanche ne semble pas entamé par la menace. « Je réduirai ma consommation, mais je continuerai néanmoins d’acheter », confie une cliente.