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Au Bénin, en Afrique et à l’international: Vague d’indignations contre l’emprisonnement de Aivo

Publié le mercredi 5 mai 2021  |  Matin libre
Joël
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Joël Aïvo,constitutionnaliste, professeur des universités et homme politique béninois membre de L`opposition lors de lancement du Front pour la restauration de la démocratie collective
Cotonou, le 13 janvier 2021, la coalition de l`opposition ``Front pour la restauration de la démocratie collective `` mis sur les fonds baptismaux. Se regroupement vise le retour aux acquis de la Conférence nationale des forces vives de février 1990.
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(Les réactions continuent de pleuvoir)

A la dernière sortie politique de l’Opposition au régime de la Rupture, à la suite de laquelle la candidate recalée du parti d’Opposition Les Démocrates Reckya Madougou a été arrêtée, Joël Frédéric Aïvo, lui aussi candidat recalé du Front pour la restauration de la démocratie (Frd), sentait la menace d’arrestation planer sur sa tête, comme la plupart des figures de proue de l’Opposition. Au cours de cette sortie, le Professeur aggrégé de droit constitutionnel a laissé entendre qu’il avait commencé à préparer ses enfants à l’idée qu’un soir, il se pourrait qu’il ne rentre pas à la maison, à cause de ses convictions politiques. Ce soir est arrivé un après-midi du jeudi 15 avril 2021, où le constitutionnaliste béninois a été arrêté sur le pont de Godomey, alors qu’il revenait de cours sur le campus d’Abomey-Calavi. On saura plus tard qu’il lui est reproché les faits d’« atteinte à la sûreté de l’Etat et de blanchiment de capitaux ».



De la vague d’arrestations avant et après la présidentielle du 11 avril 2021, les noms de deux personnalités politiques sont sur toutes les lèvres, aussi bien au Bénin qu’en Afrique et à l’interntionnal. Il s’agit de l’ancienne Garde des sceaux, ministre de la justice Reckya Madougou et l’ancien Doyen de la Faculté de droit et de sciences politiques de l’université d’Abomey-Calavi et ancien président de l’Association béninoise de droit constitutionnel (Abdc) Joël Frédéric Aïvo. Au Bénin, en Afrique et à l’international, l’arrestation de Joël Aïvo continue de faire des vagues. Dans le rang des Constitutionnalistes d’Afrique et d’ailleurs, c’est la consternation et l’indignation. Que cela soit au Bénin, à travers le Syndicat autonome de la recherche et de l’enseignement supérieur (Synares), au Sénagal, à travers l’Association sénégalaise de droit constitutionnel (Asdc), au Congo, par le biais du Prof André Mbata et l’Institutut pour la démocratie, la gouvernance, la paix et le développement en Afrique (Idgpa), la Centrafrique, à travers le Centre de recherche en droits humains et gouvernance démocratique (Crdhgd), la France, par le biais de l’Association française de droit constitutionnel (Afdc), sans oublier la Fondation René Cassin et la Société burkinabè de droit constitutionnel (Sbdc), les réactions pleuvent. Si pour les uns, cette arrestation « rappelle les heures sombres de l’Afrique du temps où sévissent les régimes non démocratiques et irrespectueux des droits humains », pour les autres, l’arrestation de Joël Aïvo ‘’consécutive à son combat pour le constitutionnalisme et la démocratie est une mauvaise nouvelle pour le Bénin et pour l’Afrique dans son ensemble’’. Même les Etats-Unis ont fait part de leur inquiétude face aux « nombreuses arrestations de dirigeants politiques de l’opposition liées aux élections présidentielles du 11 avril ». Tous exigent le respect de ses droits et demandent sa libération rapide. Dans les communiqués qui sont publiés, on imagine aisément à quoi est dû ce concert de réactions contre l’arrestation de l’homme de droit.

En effet, Joël Aïvo n’est pas que professeur aggrégé de droit à l’université d’Abomey-Calavi. C’est aussi et avant tout un haut cadre africain dont la science en matière de constitutionnalisme fait l’unanimité aussi bien en Afrique qu’à l’international. Combien de fois n’a-t-il pas été invité dans les grandes universités africaines et européennes lors des colloques sur le droit constitutionnel en Afrique ? Partout où il est passé, le prof Aïvo a partagé sa foi en la démocratie, au respect des droits de l’homme et des constitutions. Qu’un enseignant de son acabit soit accusé d’« atteinte à la sûreté de l’Etat et blanhiment de capitaux » dans son pays, est une pillule difficile à avaler pour ses pairs, surtout quand on sait son opposition au régime en place et sa candidature recalée à la présidentielle. D’où les réactions qui pleuvent pour réclamer sa libération dans les plus brefs délais.


Une mauvaise publicité pour le Bénin

Si au plan sous-régional et à l’international, il y en qui sont encore perplexes à propos de la tension politique, ils savent désormais, avec les nombreuses réactions suite à l’arrestation de Joël Aïvo, qu’il y a une situation au Bénin. Avec ces communiqués d’ornagismes et d’associations, aussi bien en Afrique qu’ailleurs dans le monde, c’est le Bénin qui est pointé du doigt, critiqué en matière de respect des droits humains, de la démocratie et de l’Etat de droit. Une image pourtant contraire à celle construite par le Bénin aux yeux du monde depuis la Conférence nationale de 1990. D’ailleurs, ils sont un certain nombre de constitutionnalistes, de professeurs de haut rang, de cadres émérites africains … à se demander ce que devient le Bénin, avec les arrestations d’opposants et de voix critiques qui se sont accentuées depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Avait-on vriament besoin de cette mauvaise publicité ?



M.M

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