Le sort du député Ahmed Tidjani Affo Obo alias Souwi préoccupe du fait de ses déclarations fracassantes contre son parti Union progressiste à la veille de la présidentielle du 11 avril 2021. Le député avait contesté avec véhémence, l’usage qui a été fait de son formulaire de parrainage lors du dépôt des dossiers de candidatures pour ladite élection. Il n’avait pas selon ses propos, l’intention de parrainer Patrice Talon. Il reconnaît avoir été au siège du parti, accompagné de l’un de ses collègues pour déposer le formulaire (non rempli) au secrétariat. Mais il n’a jamais été question de le remplir après en faveur du duo Patrice Talon-Mariam Chabi Talata. Il a donc contesté l’authenticité de ce parrainage puisqu’il ne l’a jamais émis au bénéfice d’un duo particulier malgré son souhait exprimé de le décerner au duo du parti «Les Démocrates » (Opposition). Le parlementaire s’est vu obligé de saisir la Cour constitutionnelle, pour qu’elle statue sur l’authenticité de chacun des parrainages ainsi émis, et en cas de fraude avérée, d’annuler la procédure d’attribution de parrainages. De graves dénonciations qui ont semé la tension entre le député et ses collègues, dans la foulée. Mais quand on questionne l’histoire, ce n’est pas la première fois que le député Souwi s’illustre de la sorte, et contre la Majorité au pourvoir à laquelle il appartient. En effet, il avait été suspendu de l’alliance Abt pour n’avoir pas voté “Oui” en faveur du projet de la révision de la Constitution, mardi 04 avril 2017. Son acte avait été considéré comme une trahison contre cette Alliance qui occupe, dans le gouvernement du Président Patrice Talon, une place importante. Mis en quarantaine par sa famille politique, il s’est davantage rapproché de la minorité parlementaire avant de faire son mea culpa public pour se rapprocher à nouveau de l’Alliance Abt. Mais qu’en sera-t-il cette fois-ci ? Quand on sait que durant la période électorale ni son parti politique, l’Union progressiste, ni la Mouvance présidentielle en général ne se sont pas prononcés officiellement sur l’acte posé par ce membre pas des moindres, on peut s’interroger sur la suite qui lui sera réservée une fois la présidentielle passée. Bruno Amoussou et l’Up passeront-ils un coup de chiffon sur ce feuilleton comme si de rien n’était ? Souwi s’humiliera-t-il, une fois encore pour être accepté par les responsables de son parti ou va-t-il écoper d’une sanction allant à la perte de son statut de député ? Bref, quel sort sera-t-il réservé au député à l’Assemblé nationale, Ahmed Tidjani Affo Obo, quand on sait le mode de fonctionnement de la Rupture depuis 2016 ? Les jours à venir sutureront chacun.
Siègera-t-il à la Cbdh ?
Conformément au décret N°2020-400 du 19 Août 2020 portant nomination des membres de l’Assemblée nationale au sein de la Commission béninoise des droits de l’Homme (Cbdh), le député Ahmed Tidjani Affo Obo est le suppléant du Second titulaire: feu Ibitècho Jean-pierre Babatoundé à la Cbdh. En tant que tel, il devrait donc remplacer le défunt Babatoundé au sein de l’institution en charge des droits de l’Homme. Mais pour nombre d’observateurs, ça craint. Le député Souwi va-t-il vraiment siéger et jouir de tous les avantages liés à cette charge? Beaucoup s’interrogent eu égard aux évènements évoqués supra. En tout cas, pour l’heure, aucune décision le concernant n’est encore prise officiellement par son parti. Peut-être dans les jours ou semaines à venir, le temps de l’investiture du président-candidat réélu.