En juillet prochain, la page de la Cena Emmanuel Tiando sera définitivement tournée. Mais avant et après la désignation de leurs deux représentants devant siéger au Conseil électoral, les regards sont désormais tournés vers le président Talon, le chef de file de l’opposition Paul Hounkpè et les magistrats. Ces derniers doivent également désigner leur représentant afin de finaliser la liste des cinq membres du Conseil électoral. D’ailleurs, d’après la loi N° 2019-43 du 15 Novembre 2019 portant Code électoral au Bénin, ils disposent d’un délai de 30 jours avant la fin du mandat de l’équipe Tiando qui s’achève le 13 juillet prochain.
Mais au-delà de la nouvelle loi qui offre à la République, une Cena décomposée avec un organe de supervision qui est le Conseil électoral et l’autre plutôt technique qu’est la Direction générale des élections, il y a lieu de s’intéresser aux personnalités qui devront la composer pour les cinq prochaines années. Déjà, au titre des représentants de l’Assemblée nationale, il est indéniable que l’Up qui a porté son choix sur le ministre de l’intérieur Sacca Lafia a clairement misé sur un homme d’expérience. Car, non seulement, il est ancien parlementaire, un ancien président du Cos-Lépi et surtout il est le ministre de l’intérieur. Autant d’atouts pour que les pronostics le placent carrément au poste du prochain président de la Cena. Quant au choix du représentant du Br, Souley Adam Abou Boukari, il n’est pas un néophyte en ce qui concerne la connaissance des couloirs de la Cena pour y avoir séjourné en remplacement d’un autre membre décédé. En somme, la majorité et la minorité ont fait ce qui leur paraît bon dans l’optique d’une Cena plus dynamique.
Pas de hasard dans les choix !
Ceci dit, la grosse attraction est, sans doute, le choix que fera Paul Hounkpè, chef de file de l’opposition. Au sein de son parti la Fcbe, privée du palais des gouverneurs, c’est une aubaine pour les militants. Et aussi curieux que cela puisse paraître, c’est à Paul Hounkpè, suivant les nouvelles dispositions légales que revient le privilège de départager les ambitions des siens. Seulement, il gagnerait à envoyer une personnalité influente et capable de faire entendre sa voix quand cela s’avérerait utile. Quant au chef de l’Etat, Patrice Talon, il est certain que son choix est déjà fait. Avec un chef de l’Etat ayant toujours une longueur d’avance sur ses adversaires politiques, c’est à peine une surprise de voir son ministre de l’intérieur prendre la direction de Conseil électoral. La perspective des législatives de 2023 et de la présidentielle de 2026 qui n’auront certainement rien à voir avec celle de 2019 et 2021, lui recommande la prudence et la nécessité d’y envoyer des hommes d’expérience et de confiance. Pour ce qui est des magistrats, ils feront comme à leur habitude et choisiront dans l’intérêt de la République, l’homme capable de porter le lourd fardeau de la neutralité, de l’expérience et du dynamisme. Voilà qui promet pour la Cena, nouvelle version.