Les incertitudes sur la délivrance de la carte d’identité biométrique se dissipent peu à peu avec les vagues de distribution organisées ces deux derniers mois. Des milliers de personnes à travers le territoire ont déjà reçu la précieuse carte et peuvent l’utiliser dans tous les domaines et en tous lieux. C’est l’aboutissement de travaux herculéens effectués sur l’état civil.
De couleur vert turquoise, estampillée du logo du drapeau national et de celui de la Cedeao, la carte d’identité biométrique est plus sécurisée, plus moderne et surtout disponible. Il suffit d’en faire la requête auprès de l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip) ou de ses structures déconcentrées. Plusieurs citoyens en disposent déjà et l’utilisent en toute quiétude lors de leurs diverses opérations et même au-delà des frontières. « Je suis très ému, car cette carte est valable dans l’espace Cedeao. Ça tient lieu de titre de séjour et de passeport. Avec elle, je peux circuler librement dans la sous-région », s’est réjoui Kocou Louis Tchénagni, après le retrait de sa carte d’identité biométrique. Officiellement lancée jeudi 18 mars 2021, l’opération de distribution des cartes d’identité biométriques a permis de satisfaire les premiers requérants de cette pièce précieuse. Plus de 45 mille demandeurs se sont vu attribuer leurs cartes d’identité biométriques. Cette carte se présente comme un outil de développement.
Elle constitue l’un des extrants majeurs de la dynamique de modernisation de l’état civil au Bénin. A en croire Cyrille Gougbédji, gestionnaire mandataire de l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip), la carte d’identité biométrique vient révolutionner la gestion des personnes et garantir plus d’efficacité dans l’identification des personnes. Elle allie, dans une démarche d’inclusion sociale, innovation, sécurisation et efficacité. Aussi, elle permet d’évacuer les questions de souche ou les difficultés liées à l’identité lors de la délivrance des passeports à la Direction de l’Emigration et de l’Immigration. Mercredi 21 avril dernier à Parakou, lors du lancement de la distribution des cartes d’identité biométriques pour le compte du département du Borgou, Cyrille Gougbédji, gestionnaire mandataire de l’Anip a précisé que la carte d’identité biométrique est le fruit des réformes entreprises par le gouvernement dans le domaine de l’état civil au Bénin. Il rappelle qu’au regard des incohérences remarquées dans les registres de déclaration de naissance ou de délivrance d’actes dans les mairies, il a fallu reprendre à zéro toutes les données relatives à l’état civil au Bénin. Un travail d’arrache-pied qui a permis d’atteindre aujourd’hui les résultats escomptés.
Agir sur le coût et le délai !
Malgré les avantages de la carte d’identité biométrique, l’adhésion des populations, en l’occurrence les plus vulnérables, est plombée par deux difficultés majeures. Il s’agit du coût de l’opération puis du délai de délivrance. En effet, pour introduire une demande de délivrance de la carte d’identité biométrique, il faut au préalable se faire délivrer d’autres pièces constitutives du dossier comme l’acte de naissance sécurisé, le certificat d’identification personnelle. La délivrance de ces pièces préalables a un coût et une durée qui s’intègrent à l’opération entière. En tout, l’opération de délivrance de la carte d’identité biométrique, pour une première demande, coûte près de dix mille et pouvait prendre des mois. Si la durée est aujourd’hui revue à la baisse du fait de la mise en place progressive d’un centre de personnalisation; le coût de l’opération n’est pas forcément abordable pour toutes les couches de la société.
En l’occurrence quand on sait que les deux mille quatre cents (2400) francs Cfa requis pour l’établissement de la carte d’identité classique sont la cause pour laquelle plusieurs citoyens, notamment dans les régions reculées du pays et parfois même dans les zones périphériques, ont de la peine à introduire leur dossier de délivrance ou de renouvellement. Inoussa Chabi Zimé, maire de la ville de Parakou n’a d’ailleurs pas manqué d’évoquer le coût d’établissement élevé et le délai qui inhibent l’adhésion massive des populations. A l’occasion du lancement de la distribution des cartes d’identité biométriques dans le Borgou, il a d’ailleurs exhorté le gestionnaire mandataire de l’Anip à s’investir dans les recherches de solutions. Il est clair qu’avec le coût revu à la baisse et la célérité dans la délivrance, tous les citoyens vont se ruer, sans contraintes, sur la carte biométrique dont les avantages sont de loin supérieurs à la carte d’identité habituelle.