Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2021, trois garçons travestis ( Kani, Fati et Jennifer) avaient été lynchés à Cotonou. En attendant les poursuites judiciaires engagées contre les auteurs de cette agression, les trois filles ont fait le récit de leur calvaire à Amnesty International.
La scène de cette agression qui s’est déroulée dans la nuit du 30 avril au 1er mai a été filmée par les agresseurs et la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Après leur agression, Kani, Fati et Jennifer (noms par lesquels ils se font passer pour elles), qui ont trouvé refuge auprès d’une association, ont continué de recevoir des menaces.
Kani, Fati et Jennifer ont déclaré à Amnesty International qu’ils ( elles) ont été victimes d’un piège tendu par un de leurs ’’amis’’. Ce dernier les avait invitées à un ’’anniversaire’’ dans un bar qu’elles avaient l’habitude de fréquenter à Cotonou.
A leur arrivée sur les lieux, les trois travestis ont senti que l’anniversaire en question n’aurait pas lieu. Leur ’’ami’’ faisait des va-et-vient à l’intérieur du bar, et des hommes qu’elles ne connaissaient pas venaient s’asseoir à tour de rôle à côté d’elles, comme pour les observer de près.
L’une d’elles a fait le récit suivant à Amnesty International :
« Notre ’’ami’’ a appelé Fati à l’extérieur, mais une fois dehors il n’était plus là. Deux garçons ont alors commencé à l’agresser et à voler ses biens, après lui avoir demandé si elle était un homme ou une femme. Nous avons voulu sortir pour la rejoindre mais la porte avait été fermée. On ne pouvait ni s’enfuir, ni aider Fati. Finalement la porte a été ouverte et nous nous sommes aussi retrouvées dehors avec elle. On m’a demandé si je suis un garçon ou une femme, je n’ai pas répondu, puis j’ai dit que je suis une femme transgenre. L’homme qui m’a posé la question n’a pas compris ce que je disais. Il m’a alors touché et a commencé à me gifler quand il a constaté que je n’avais pas de seins. »