Ernest Tindo était l’invité de l’émission Rendez-vous Médias de BBC Afrique du mardi 18 mai 2021. L’Expert lnternational béninois des questions maritimes a exposé et salué les mesures salvatrices prises par le gouvernement du Président Patrice Talon en faveur de l’Economie maritime au Bénin et son impact dans le Golfe de Guinée. Le Professeur à l’Université internationale de la Mer (France) et à l’Université Senghor d’Alexandrie (Égypte), a, au-delà, fait le point de la situation sécuritaire actuelle dans cette zone maritime stratégique du continent africain.
Ernest Tindo reconnaît et salue les mesures salvatrices du Président Patrice Talon pour l’Economie maritime. Pour le Président du Bureau international de l’Organisation panafricaine de la jeunesse pour l’Economie bleue, la diminution des attaques dans le Golfe de Guinée, notées en 2021, est le résultat des efforts à plusieurs niveaux. Il a évoqué à cet effet, les mesures prises par les gouvernements des pays côtiers de la zone du Golfe de Guinée, notamment au Bénin, où le président Patrice Talon a, par décret, instauré depuis mai 2020, l’obligation d’une protection armée des navires de commerce à destination des ports du Bénin. « C’est une Mesure salvatrice pour le développement de l’Economie maritime béninoise et la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée », a clamé le Professeur Tindo.
Selon les explications du Président de l’Association béninoise de droit maritime et des transports, la stratégie des bandits de mer est fondée sur la recherche de la discrétion et de la surprise. C’est qui justifie à l’en croire, le fait que les attaques contre les navires de commerce aient lieu à des moments de faible visibilité que sont la nuit ou le lever du jour. Les pirates de mer utilisent également poursuit l’Expert international, des navires go fast dont la vitesse est pratiquement le double de celle des navires de commerce, ce qui leur permet d’opérer et de vite isoler leur otage. Les pirates qui opèrent dans le Golfe de Guinée qui du reste est un corridor stratégique s’étendant sur quelques 6000 km, avec un trafic de 20000 navires par an, informe-t-il, sont historiquement des bandits dont la source de revenu était basée sur le vol du pétrole à terre à la source. Mais, précise-t-il, avec la sécurisation des sources de pétrole à terre, ils n’ont trouvé autre moyen que de siphonner le pétrole en mer. Et l’effondrement du coût du baril de pétrole les oblige à se tourner vers l’industrie maritime pour commettre leur forfait, en basant leur revenu sur les rançons issues des navires de commerce.
Ernest Tindo reconnait cependant à l’aune des récentes statistiques, confirmées par les agences qui suivent la piraterie maritime et qui donnent les alertes, que les attaques dans le Golfe de Guinée sont en baisse sur le trimestre jusqu’à fin avril en 2021, comparativement à la même période en 2020 et en 2019. En dépit de cette tendance à la baisse souligne-t-il, le Golfe de Guinée représente 95% des enlèvements maritimes mondiaux. Ce qui fait de cette zone, l’actuel point noir de la sécurité du commerce maritime dans le monde.
Convergence des efforts
La recrudescence des attaques dans le Golfe de Guinée a suscité la convergence des efforts de remédiation au plan mondial a martelé Ernest Tindo. Il a évoqué au niveau régional, le renforcement de l’implémentation de l’architecture de Yaoundé, un plan pour la sécurité du Golfe de Guinée. Et au niveau international, l’Expert a fait état de l’initiative de l’Union européenne pilotée par des pays comme l’Italie, la France, l’Espagne, le Portugal, le Danemark. Une initiative dénommée présence maritime coordonnée qui permet également de dissuader les pirates.