20 mai 2021, jour mémorable dans l’histoire du développement économique du Bénin, qui vient de mettre à exécution le plus gros investissement privé jamais réalisé depuis son indépendance. Il s’agit du projet de construction du pipeline export Niger-Bénin dont les travaux ont été officiellement lancés à la station Terminal à Sèmè-Podji par le ministre d’Etat chargé du plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané. Retardé pendant plusieurs mois en raison de la pandémie du Coronavirus, ce projet a enfin pris corps. Etaient également à cette cérémonie, le ministre de l’eau et des mines Samou Seïdou Adambi, le maire de Sèmè Podji, le Directeur général de la société West African Oil Pipeline Benin Company (Wapco Benin), le ministre de l’énergie, Dona Jean-claude Houssou, le ministre des petites et moyennes entreprises, Modeste Kérékou, l’Ambassadeur de la République de Chine près le Bénin.
D’une longueur d’environ 1980 km dont 675 km sur le territoire béninois, le pipeline export Niger-Bénin va permettre d’acheminer le pétrole brut du champ d’Agadem au Niger jusqu’à la station Terminal de Sèmè. C’est à partir de ce quai qu’il sera exporté vers le marché international. Pour le ministre Samou Seïdou Adambi, ce pipeline, qui va générer environ 3000 emplois directs, est actuellement le plus long en Afrique et va certainement contribuer à la révélation du Bénin à l’industrie pétrolière internationale. « Les travaux sont prévus pour durer 2 ans. Quant à la durée de vie du projet, elle est estimée à 40 ans, voir plus en raison des nouvelles découvertes de pétrole sur bien d’autres champs du Niger. Sur le territoire béninois, le pipeline traversera 5 départements (Ouémé, Plateau, Collines, Borgou et Alibori), 17 communes et 144 villages. Il sera construit selon les normes internationales et aura une capacité nominale de 4,5 millions de tonnes par an, soit 35 millions de barils, capacité extensible par ajout de station de pompage supplémentaire… », a-t-il précisé.
A l’en croire, la section béninoise du pipeline sera composée entre autres du pipeline proprement dit de 508 mm ou 20 pouces de diamètre, de 2 stations de pompage, l’une à Gogounou (PS07) et l’autre à Tchatchou, de 24 salles de vannes réparties entre la frontière bénino-nigérienne et la station terminale et 675 km de ligne de fibre optique qui seront construites pour la surveillance en temps réel de toute l’infrastructure. Pour le Ministre Abdoulaye Bio Tchané, ce giga projet est le fruit des grandes ambitions du gouvernement de la rupture qui entend faire du Bénin un pôle économique incontournable.
En effet, le 27 Avril 2019, le Bénin, à travers la signature d’un protocole d’accord avec la République du Niger, entrait en compétition avec d’autres pays de la sous-région en l’occurrence le Nigeria et le Tchad pour accueillir le projet de construction et d’exploitation du pétrole brut du Niger en vue de son évacuation du champ d’Agadem au Niger vers le marché international. « Si notre pays a finalement été retenu pour abriter cette importante infrastructure après la signature le 05 août 2019 à Pékin en Chine, de l’Accord de Gouvernement Hôte avec la société WAPCO Bénin S.a., il faut préciser que ce n’était pas gagné d’avance. Ce choix porté sur le Bénin par la China National Petroleum Corporation (Cnpc) est la résultante des bonnes relations diplomatiques, économiques et commerciales, amicales et fraternelles existant entre notre pays, le Niger et la Chine, la paix et la sécurité qui règnent dans notre pays et le climat des affaires amélioré depuis 2016 », a dit le ministre de l’eau et des mines. La partie chinoise a promis être à la hauteur de la tâche à elle confiée.