Le duopole sur le marché télécoms béninois entretenu depuis 2017 par MTN et Moov est sur le point de voler en éclat. Avec son expertise, le gouvernement attend de la Sonatel qu'elle exerce sur ses concurrents une pression similaire à celle de ses différents autres marchés d'Afrique.
Le groupe Sonatel est officiellement devenu le gestionnaire délégué de la Société béninoise des infrastructures numériques (SBIN). Vendredi 21 mai, les deux parties ont officiellement signé la convention y relative. Elle permettra à l’opérateur historique du Sénégal de rendre rapidement opérationnelle la société télécoms publique du Bénin, lui donnant les moyens de proposer des offres et services compétitifs aux consommateurs, aux entreprises et aux autres acteurs télécoms.
A travers la gestion déléguée, le groupe Sonatel indique qu’il accompagnera la SBIN par un partage de compétences techniques et commerciales et un partage d'expérience dans l'élaboration et la mise en œuvre d'un plan schéma directeur, avec le déploiement d'un réseau mobile de dernière génération, le lancement de services mobiles et de mobile money et le renforcement des activités.
La mise de la SBIN sous administration de Sonatel fait suite à la volonté du gouvernement béninois de relancer la concurrence sur le marché télécoms béninois partagé depuis 2017 entre MTN et Moov. Entre rappel à l’ordre et sanctions, le régulateur télécoms n’a cessé de batailler avec les opérateurs télécoms sur les coûts des services, la qualité du réseau, le respect de la réglementation. Avec l’expertise technique et commerciale de Sonatel acquise au fil des années dans des marchés plus concurrentiels, le gouvernement est certain que le gestionnaire délégué a le pouvoir de restructurer le marché télécoms béninois.
Les investissements prévus par la SBIN, sous la surveillance de Sonatel, devraient contribuer à l’accès aux services télécoms de qualité et à des prix abordables d’un plus grand nombre de Béninois. Sékou Dramé, le directeur général de Sonatel, a déclaré que cette collaboration contribuera à « transformer le Bénin en plateforme de services numériques de l'Afrique de l'Ouest ».