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Gestionnaire déléguée de la Sbin : La Sonatel se déploie au Bénin

Publié le dimanche 23 mai 2021  |  homeviewsenegal.com
Un milliard de francs CFA pour soutenir l’écosystème du numérique au Bénin
© aCotonou.com
"Un milliard de francs CFA pour soutenir l’écosystème du numérique au Bénin" dixit Mme Aurélie Adam Soulé Zoumarou
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Le groupe Sonatel vient de poser un jalon supplémentaire dans sa stratégie d’expansion dans la sous-région avec la signature, vendredi 21 mai, à Cotonou, d’une convention de gestion de la Société béninoise d’infrastructures numériques (Sbin). L’objectif confié à l’opérateur sénégalais est de rendre celle-ci « rapidement opérationnelle ». Les deux parties ont salué un modèle de coopération Sud-Sud et un « bel exemple d’intégration africaine ».
De notre envoyé spécial à Cotonou, Seydou KA

Après le Mali, la Guinée, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone, la Sonatel poursuit son expansion dans la sous-région ouest-africaine. L’opérateur de télécommunications sénégalais a signé avec le Bénin, vendredi 21 mai, à Cotonou, une convention de gestion de la Société béninoise d’infrastructures numériques (Sbin), concrétisant ainsi la décision prise, le 24 mars dernier, de confier la gestion déléguée de cette société au groupe Sonatel. « Il était important pour nous de choisir non seulement un opérateur qui connaît le métier et maitrise les subtilités relatives au développement d’une entreprise de télécommunications et de services numériques dans notre région, mais aussi qui dispose des meilleurs outils technologiques et de services. Et la position de top performeur de la Sonatel nous a permis d’être rassurés qu’elle pouvait répondre à nos exigences et épouser nos ambitions », explique Aurélie Adam Soulé Zoumarou, Ministre béninoise de l’Économie numérique et de la Digitalisation. Que la Sonatel soit un opérateur africain, c’est également « une source de satisfaction et de fierté pour nous », précise-t-elle.

Ceci étant dit, les attentes du Gouvernement béninois sont très élevées. « Nous attendons à ce que l’équipe qui sera mise en place par la Sonatel puisse positionner la Sbin comme un acteur important du secteur, d’en faire un accélérateur de la transformation numérique du pays », ajoute Mme Zoumarou. Ceci passe par la mise en place des ressources humaines qu’il faut, des outils de performance et de gestion, une capacité à innover, un transfert de compétences et, bien entendu, la rentabilité financière. Bref, de suivre le rythme de transformation du secteur. « Nous voulons, d’une part, redynamiser le secteur du numérique en apportant de la valeur à l’ensemble des acteurs mais également faire de Cotonou une place de référence en Afrique pour les innovations technologiques et en matière d’usages numériques », ajoute, de son côté, Romuald Wadagni, Ministre de l’Économie et des Finances.

Développer l’écosystème numérique

Des attentes élevées donc, mais à la portée de la Sonatel, à en croire son Directeur général. Le groupe « ambitionne d’apporter à la Sbin toute son expertise et son dynamisme en termes d’innovations, d’excellence opérationnelle et de développement de l’écosystème numérique », promet Sékou Dramé.

Concrètement, à travers cette gestion déléguée, l’opérateur sénégalais accompagnera la Sbin par un partage d’expériences, de compétences techniques et commerciales et la mise en place d’un schéma directeur avec le déploiement d’un réseau mobile « de dernière génération », le lancement de services prix et de mobile money, mais également le renforcement des compétences humaines, liste le Dg de la Sonatel.

Pour relever ces défis dans un contexte concurrentiel (avec la présence de deux autres opérateurs, Mtn et Moov), la Sonatel va s’atteler, dans un premier temps, en rapport avec le Gouvernement béninois, au recrutement de ressources humaines qualifiées. Un premier jalon a été posé dans ce sens avec la nomination, en Conseil des Ministres, le 19 mai, de Thérèse Tounkara, une ancienne de la Sonatel, comme Directrice générale de la Sbin.

Si le Gouvernement béninois a décidé de faire appel à l’expertise de la Sonatel, c’est aussi pour remettre de l’ordre dans un secteur où régnaient une certaine « morosité » et des « contreperformances notables » des opérateurs publics. « Nous venons d’une situation dans laquelle les trois opérateurs publics de télécommunications étaient défaillants pour de multiples raisons (mauvaise gestion, inefficacité dans les procédures, des ressources humaines qui n’étaient pas à la hauteur…) », explique Aurélie Adam Soulé Zoumarou. C’est ainsi que le Gouvernement béninois a décidé de liquider ces sociétés et d’en créer une nouvelle (la Sbin) regroupant leur patrimoine et d’en confier la gestion à la Sonatel « pour pouvoir s’assurer que les meilleures pratiques, aussi bien sur le plan technique que technologique, et les meilleures méthodes en termes de gouvernance et de gestion d’une société sur une base privée puissent se mettre en œuvre dans le cadre de cette nouvelle structure pour ne pas répéter les erreurs du passé », dit-elle. Un énorme challenge qui attend la Sonatel pour les cinq prochaines années !
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