La délivrance fut longue. Il a fallu attendre 48h après l’investiture pour connaître les nouveaux collaborateurs du chef de l’Etat. Surprise générale ! D’un quinquennat à un autre, les visages des titulaires des postes ministériels n’ont pas changé. Ils ont tous ont été maintenus à leurs postes. Enfin, presque tous. Seulement deux entrées et trois sorties. « On ne change pas une équipe qui gagne ». Ainsi fonctionne Patrice Talon qui a habitué l’opinion à une grande stabilité malgré le renouvellement périodique de l’équipe gouvernementale. Les Béninois étaient dans l’attente d’un grand chamboulement. Rien n’y fit.
Deux ministres d’Etat
Deux ministres ont le sourire large jusqu’aux oreilles. Abdoulaye Bio Tchané auparavant seul ministre d’Etat chargé du plan et du développement a de nouvelles responsabilités. Désormais, on l’appellera ministre d’Etat chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale. Avec ce titre, le premier responsable du Bloc républicain pourra mieux suivre les dossiers gouvernementaux et opérer les réglages nécessaires avec l’onction du chef de l’Etat. L’argentier national qui fait ses preuves à son poste depuis 5 ans vient d’être récompensé par Patrice Talon. Romuald Wadagni vient d’être promu au rang de ministre d’Etat au même titre que son aîné, Abdoulaye Bio Tchané.
Deux nouvelles entrées
Des 23 ministres membres du gouvernement, on ne retrouve que deux nouvelles entrées. Désormais, il faudra composer avec ces noms et ces visages. Kouaro Yves Chabi prend les rênes du ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle. A ce poste, il devra prouver tout le bien que le chef de l’Etat pense de lui en le mettant sous les feux de la rampe. Déjà connu de la scène publique, Raphaël Akotègnon, l’ex député PRD, ancien président de la commission des finances de l’Assemblée nationale intègre le cercle fermé des proches collaborateurs de Patrice Talon. Sorti des entrailles du parti arc-en-ciel, il a la lourde responsabilité de redorer le blason en difficulté depuis quelques années. Sa nomination est une consolation pour Adrien Houngbédji qui souffle le chaud et le froid depuis qu’il a quitté le perchoir en mai 2019. Dans quelques heures, Raphaël Akotègnon prendra service des mains de Alassane Séidou qui, une fois de plus, s’installe dans un nouveau ministère.
Séidou, le ministre itinérant
Entré au gouvernement en 2016, Alassane Séidou est à son 4ème poste ministériel. De la santé, il s’est retrouvé aux transports et travaux publics avant d’échouer à la décentralisation et la gouvernance locale. Sa nouvelle destination, c’est le ministère de l’intérieur et de la sécurité publique. Homme de main de Patrice Talon, ce médecin a encore été sollicité par ses soins pour pourvoir au remplacement de Sacca Lafia, un cacique du régime nommé récemment au Conseil électoral.
Les remerciés…
Outre Sacca Lafia qui n’a pas été à proprement parler remercié car promu à une autre position avant la formation de ce gouvernement, Mahougnon Kakpo entré au gouvernement en 2017 fait ses valises. Le désormais ex ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle retourne à la craie après avoir mené la réforme à polémique des aspirants.
L’autre grand départ qui sonne comme une surprise, c’est l’éjection de Alain Orounla. L’avocat reconnu pour ses talents d’orateur a porté la parole gouvernementale de septembre 2019 à mai 2021. Le comble, c’est que non seulement il a été remercié par le chef de l’Etat, mais son ministère, celui de la communication et de la poste a été purement et simplement supprimé. Cela fait un ministre en moins pour le Bloc républicain.
Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement
L’ex directeur de la communication à la présidence de la République est monté en grade. Certes, il n’est pas membre du gouvernement, mais c’est tout comme. Promu par un autre décret toujours dans la journée d’hier en qualité de Secrétaire général adjoint du gouvernement, il portera désormais la parole de l’Exécutif.