Devenu soutien du régime de la Rupture, après avoir appelé à voter pour Lionel Zinsou en 2016, le Parti du renouveau démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji entre enfin au gouvernement. Avec la nomination de Raphael Akotègnon au poste de Ministre de la Décentralisation et de la gouvernance locale, c’est la première fois qu’un Prd « bon teint » entre au gouvernement de Patrice Talon. Il aura ainsi fallu 5 ans pour que le Prd voit la consécration de son soutien. Mais pas sans peine. Out des élections législatives de 2019, le Prd n’a pu franchir la barre des 10% aux communales et municipales de 2020. Ni députés au Parlement, sans élus dans les conseils communaux, le parti de Me Adrien Hougbédji a subi le contrecoup de l’application des lois sur la réforme du système partisan. A un moment donné, il était considéré comme le mal aimé, l’indésirable qui pourtant s’accroche à la Mouvance. Certains thuriféraires du Prd ne cachaient pas ce sentiment. Entre-temps l’entrée au gouvernement de Joseph Ahissou et Jean-Claude Houssou ont suscité au Prd le sentiment d’être proche du chef de l’Etat. Mais très tôt, l’opinion publique se rendra compte que ni Joseph Ahissou, ni Dona Jean-Claude Houssou n’étaient au gouvernement pour le compte du Prd. C’était juste une cooptation. La preuve, ils n’ont pas hésité à aller au Bloc républicain quand le Prd, au dernier moment, a fait marche arrière, refusant de se fondre dans le Br. Mais aujourd’hui, avec un ministre sur 23, le Prd peut avoir le sentiment d’être écouté. Dans la relation entre le Prd et Patrice Talon, c’est une autre page qui s’ouvre.