a sixième édition de l’atelier de réflexion et de formation de l’Institut des artisans de justice et de paix a été bouclée, vendredi 21 mai, par une rencontre qui a mobilisé des universitaires, des acteurs de la société civile, des mouvements de jeunesse et des organisations professionnelles. En partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer et l’Université d’Abomey-Calavi, cette initiative a été un moment de réflexion sur la rationalité, l’endoctrinement et le fondamentalisme.
« La rationalité promue à l’université face au défi de l’endoctrinement et du fondamentalisme ». C’est le thème autour duquel ont été mobilisés des universitaires au rang desquels les professeurs Paulin Hountondji, Maxime da Cruz, recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, des acteurs de la société civile, des mouvements de jeunesse, vendredi 21 mai. C’est dans le cadre de la 6e édition de l’atelier de réflexion et de formation de l’Institut des artisans de justice et de paix.
Selon l’Abbé Colbert Goudjinou, directeur de l’Institut, l’atelier a pour objectif de voir comment l’université pourra être en avant-garde pour qu’aucune théorie, aucune doctrine ou endoctrinement ne s’imposent ni n’imposent leur loi mortifère sur notre continent. Ceci ne sera possible qu’à la seule condition qu’ils ne trouvent aucun répondant dans la jeunesse soucieuse du respect de chaque personne, qui qu’elle soit et de quelque obédience dont elle soit issue, selon le prêtre.
Le père Colbert Goudjinou a rappelé que, cette année, l’institut en collaboration avec ses partenaires a mobilisé des universitaires et des mouvements de jeunesse pour approfondir ce thème qui, selon ses explications, est inséré dans la trame de l’histoire d’une Afrique marquée par la traite négrière et d’autres formes de blessures contre la dignité de la personne humaine. Le prêtre souligne que si la religion qui est une dimension de la vie humaine et qui est censée mettre en lien avec la transcendance devait jouer son rôle, elle ne saurait rentrer dans le rapport falsifié ou instrumentalisé de la croyance qui dégénèrerait en fondamentalisme ou en endoctrinement.
Constituer le rempart
De même, pousuit l’abbé Colbert Goudjinou, si l’Université censée collaborer à la structuration la plus élevée possible des diverses opportunités d’un pays joue son rôle, c’est à la condition qu’elle aide à affronter sur le terrain de la rationalité et de la rationalisation les questions de l’homme et de la société. L’humain est donc son paramètre intérieur et son baromètre. « Nous demeurons dans cette pensée de voir à partir de cette initiative l’université du Bénin en toutes ses structures publiques et privées devenir un rempart contre l’irrationnel de l’endoctrinement et du fondamentalisme », estime-t-il.
Mounirou Tchacondoh, représentant la Fondation Konrad Adenauer, note avec intérêt que l’atelier contribue, à travers des discussions ouvertes et équilibrées, à identifier des valeurs cardinales communes à promouvoir dans les hauts lieux de savoir afin de renforcer le vivre-ensemble dans la tolérance des différences. Il a indiqué que la culture de la paix et de la tolérance est une question de survie.
Pour sa part, le professeur Maxime da Cruz, recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, informe de la nécessité de se détourner de tout acte susceptible de conduire à la violence. Selon lui, il est impérieux de bouter hors des habitudes les actes d’intolérance, les actes liés à un égo surdimensionné, le refus d’écouter les autres, suivi du refus d’entendre leurs points de vue. Il convient, précise le professeur Maxime da Cruz, d’apprendre aux enfants par l’exemple les bons comportements. Il invite les participants à se référer aux dix commandements, notamment celui relatif à l’amour du prochain.
Rappelons que l’évêque de Porto-Novo, Mgr Aristide Gonsallo, chargé de la commission justice et paix au sein de la Conférence épiscopale du Bénin, a fait délivrer un message à travers lequel il a assuré qu’à défaut de voir enrayer totalement les situations de fondamentalisme et d’endoctrinement, les participants seront de la masse critique qui résiste et étend le règne du respect de l’humain dans la société.