Pour son second mandat, le président Patrice Talon entend non seulement poursuivre la dynamique de développement et de modernisation enclenchée mais aussi en corriger les imperfections. Aussi, entend-il axer son action sur davantage de mesure sociale. De quoi nourrir l’espoir de tant de Béninois et aiguiser l’impatience d’aucuns. Dans son discours d’investiture, Patrice Talon a pris en effet de fermes engagements pour amplifier les actions sociales et renforcer les dynamiques démocratiques ainsi que de bonne gouvernance. Le peuple béninois restera sensible à ces engagements tout au long de ce quinquennat.
En dépit des réalisations concrètes et des grands chantiers de développement en cours, beaucoup restent à faire. A cet effet, le discours d’investiture du président de la République conforte et éveille perplexité aux yeux des incrédules qui n’attendent que de voir s’accomplir les engagements pris. Ce sont des promesses qui ne se perdront pas ; des paroles que le peuple béninois gardera en mémoire tout au long de ce quinquennat ; des assurances données et qui sans doute seront le baromètre de cette mandature. Première assurance de Patrice Talon : « Ce mandat sera donc hautement social. Mon souhait en ce qui me concerne personnellement, c’est qu’il soit établi à la fin du mandat, que j’ai donné le meilleur de moi-même pour notre satisfaction commune et que véritablement, je mérite d’être appelé «AGBON NON» ». Le social est bien l’engagement le plus retentissant que le peuple béninois retient du discours d’investiture du chef de l’Etat.
Et déjà sur des millions de bouches se trament les orientations possibles de l’engagement ‘‘hautement’’ pris pour le social. C’est déjà heureux que tous aient compris que le social ne sera pas une campagne de distribution de billets de maison en maison, même si certains, dans le silence coupable de leur cœur, l’auraient envisagé. Secundo, le peuple, en l’occurrence la classe politique, est tout aussi attentif aux propos rassembleurs du chef de l’Etat et à sa détermination à renforcer la démocratie. Deuxième assurance de Patrice Talon : «… Notre engagement commun sera d’œuvrer à consolider la démocratie et les libertés, puis instaurer durablement la bonne gouvernance, gage de réalisation de toutes nos ambitions. Ainsi, notre autre devise ne devrait-elle pas être désormais Liberté, démocratie et bonne gouvernance? …».
Du haut de leur perplexité, les forces de l’opposition ont également suivi l’engagement de Patrice Talon à tourner la page des crises électorales. « Les élections ainsi que les incompréhensions ou les querelles qu’elles génèrent, c’est désormais du passé. Dans la cohésion, tous ensemble, mettons-nous au travail pour consacrer définitivement le redressement de la grande nation que nous sommes, la fierté du grand Peuple que nous avons toujours été », a soutenu le chef de l’Etat. Il faut désormais espérer que des mesures soient effectivement prises dans le sens de la cohésion et que les forces de l’opposition arrivent à saisir la main quand elle sera tendue.
Des raisons d’espérer ?
Il y a sans doute des raisons de croire en l’accomplissement des engagements du chef de l’Etat. Faut-il le rappeler, le président Patrice Talon tout au long de son premier mandat n’a agi que conformément à ses engagements. Tous ceux qui l’ont écouté et suivi en toute intelligence, ont perçu dès le départ que plus qu’un changement ou une refondation qui n’adviendront jamais, il serait plutôt question de réformes… C’est bien cela qu’évoque le terme Rupture tant prisé et exalté par les populations qui l’ont élu pour son premier mandat. Malgré les frustrations qu’elles ont générées, les réformes si difficiles à appréhender ne sont pas des surprises. Le mot réforme a été le principal terme de campagne de l’alors candidat à la présidentielle en 2016. A sa première investiture, il n’a pas manqué de réaffirmer sa détermination à mener des réformes structurelles pour révéler le Bénin à lui-même et au monde. Cet engagement sera ensuite transcrit dans le Programme d’action du gouvernement qui a été la boussole des actions et interventions de l’Exécutif tout au long du premier quinquennat. Il était question pour Patrice Talon, de faire de la Rupture, non plus un slogan de campagne, mais une réalité. Les réformes mises en œuvre ne sont alors que promesses réalisées. Promesses que, le peuple euphorique du retour au bercail du prodige exilé, n’avait peut-être pas bien saisi. Autant faut-il se rendre à l’évidence que les réformes mises en œuvre sont promesses tenues, autant faudra-t-il reconnaitre que tout n’a pas été rose… L’on ne saurait simplement mettre ces couacs sur le coup de l’imperfection inhérente à la nature humaine. Il faut corriger les tirs, et c’est d’ailleurs ce que le chef de l’Etat s’engage à faire. Il ne coûte rien de croire aux promesses de celui qui dit mesurer la portée de son ultime mandat. Et si l’on se réfère à l’homme de défis qu’il est, et à son ambition de confirmer qu’il est vraiment «Agbon non», il y a bien de raison d’espérer que ce quinquennat sera plus social et plus rassembleur n